Hadj Mrizek a apporté «une touche esthétique» à l'expression artistique algérienne, a témoigné, dimanche à Tizi-Ouzou, le chercheur et musicien Abdelkader Bendaâmache, à l'occasion de l'hommage organisé à la mémoire de l'auteur de «Qahwa ou Latay» par la direction de la Culture de la wilaya. El Hadj Mrizek était réputé pour «la clarté de son expression verbale et son sens inné du rythme, deux particularités qui lui ont permis d'acquérir une grande notoriété qu'il a fait asseoir à travers tout le territoire national», a indiqué M. Bendaâmache, lors d'une conférence qu'il a animée à la maison de la Culture Mouloud- Mammeri. L'artiste, qu'on surnommait le dandy, «avait les meilleurs musiciens d'Alger et les éditeurs se l'arrachaient», a souligné M. Bendaâmache, avant de révéler qu'il «envisageait de chanter en kabyle à la fin de sa vie». Pour Lounès Aït Aoudia, président de l'association culturelle «la rampe Louni Arezki», El Hadj Mrizek «représentait la fraîcheur de la chanson algérienne, la clarté, mais aussi la dignité de l'Algérien face à l'occupant». Pour rappel, El Hadj Mrizek avait fait un apprentissage musical classique et a appris à jouer sur le tar et la derbouka, instruments auxquels il finira par préférer le mandole. Il apprit les qacidate et travailla différents genres musicaux, notamment le hawzi où il excella. El Achab a dit de lui qu'il était «inégalable dans le genre hawzi». Il s'essaya également au medh, avant de se retrouver dans le chaâbi. Né en 1912, El Hadj Mrizek est décédé le 11 février 1955, léguant au patrimoine musical algérien un répertoire d'une vingtaine de chansons.