Mémoire - Un hommage a été rendu, hier, à Tizi Ouzou, à la mémoire de l'auteur de Qahwa ou Latay. El Hadj Mrizek a apporté «une touche esthétique» à l'expression artistique algérienne, a témoigné, hier à Tizi-Ouzou, le chercheur et musicien Abdelkader Bendaâmache. El Hadj Mrizek était réputé pour «la clarté de son expression verbale et son sens inné du rythme, deux particularités qui lui ont permis d'acquérir une grande notoriété qu'il a fait asseoir à travers tout le territoire national», a indiqué M. Bendaâmache, lors d'une conférence qu'il a animée à la maison de la culture Mouloud-Mammeri. L'artiste, qu'on surnommait le dandy «avait les meilleurs musiciens d'Alger et les éditeurs se l'arrachaient», a souligné Abdelkader Bendaâmache, avant de révéler qu'il «envisageait de chanter en kabyle à la fin de sa vie». Pour Lounes Aït Aoudia, président de l'association culturelle La rampe Louni-Arezki, El Hadj Mrizek «représentait la fraîcheur de la chanson algérienne, la clarté, mais aussi la dignité de l'Algérien face à l'occupant». Pour rappel, El Hadj Mrizek avait fait un apprentissage musical classique et a appris à jouer du tar et de la derbouka, instruments auxquels il finira par préférer le mandole. Il apprit les qcidate et travailla différents genres musicaux, notamment le Hawzi où il excella. El Achab a dit de lui qu'il était «inégalable dans le genre Hawzi». Il s'essaya également au Medh, avant de se retrouver dans le chaâbi. Hadj Mrizek, de son vrai nom Arezki Chaïeb est un musicien et chanteur algérien. Il fut un grand maître de la chanson hawzie, il maîtrisa plusieurs instruments de musique, tels que la derbouka, le piano, le violon, le mandole. Doté d'une voix exceptionnelle, il exerce ses talents en donnant à la musique une toute nouvelle sonorité. Originaire d'Azeffoun, il est né en 1912 à La Casbah d'Alger au quartier de Bir Djebbah. Contrairement à beaucoup de jeunes de son époque, il a eu la chance de fréquenter l'école jusqu'au certificat d'études qu'il a obtenu comme tous les jeunes de son entourage. Très jeune, Arezki s'intéressa par conséquent à la musique. Son demi-frère, Mohamed K'hioudji, lui enseigne des chansons qu'il interprétait volontiers entre amis. Il était très apprécié par son public et particulièrement dans le M'zab où il animait beaucoup de soirées. En 1928, Mrizek adhère à la société andalouse au sein de laquelle il évolue aux côtés de Cheikh Ahmed Chitane. A partir de 1929, il anima la plupart des fêtes familiales de la Casbah. Ses interprétations du hawzi étaient très appréciées à Blida et Cherchell. Il a enregistré ses premiers disques à Paris en 1938. Mrizek fera partie d'un groupe de chaâbi, l'union artistique populaire, sous la direction de Mohamed Bouzerar. Le 12 février 1955 El Hadj Mrizek décède à Alger, à la fleur de l'âge, des suites d'une longue et pénible maladie. Il a légué au patrimoine musical algérien un répertoire d'une vingtaine de chansons.