La sous-traitance est considérée partout dans le monde comme un moyen privilégié de développement. Pourquoi pas en Algérie ? Ainsi, une étude approfondie sur la sous-traitance en Algérie va être lancée fin janvier par le Conseil national consultatif de la PME (CNC/PME) pour évaluer la situation de ce tissu d'entreprises et identifier ses lacunes, a annoncé à l'APS le président de cette institution, Zaïm Bensaci. En clair, cette étude va essayer d'expliquer, un tant soi peu, voire même de dépasser la situation d'inertie ou d'attentisme qui semble prévaloir dans ce domaine. Le problème ne date pas d'aujourd'hui hélas. M. Bensaci est allé, plusieurs fois, jusqu'à revendiquer, non sans raison d'ailleurs, la nécessité d'élaborer une véritable «vision ou politique» nationale en matière de sous-traitance qui reste absente à ce jour. L'étude que se propose d'effectuer le CNC/PME vise à identifier les «zones d'ombre», empêchant une connaissance précise et actualisée de la sous-traitance, et à proposer des solutions aux problèmes vécus par les entreprises. Pour M. Bensaci, il s'agit surtout de mieux cerner, cette fois, les problèmes et les aléas entravant le développement des 300 entreprises de sous-traitance présentes sur le marché national. A cet effet, le CNC/PME fera appel aux compétences d'experts nationaux pour évaluer, sur des bases scientifiques, l'état de la sous-traitance dans le pays. A l'issue de cette enquête, qui durera entre 2 à 3 mois, ces spécialistes remettront au conseil des rapports contenant et les problèmes relevés et leurs solutions éventuelles à court et à moyen termes. Les données collectées dans le cadre de l'étude serviront ainsi à orienter les plans d'action de l'ensemble des intervenants dans le domaine de la sous-traitance, à commencer par les pouvoirs publics, a-t-il ajouté. Concernant la situation et les perspectives de la sous-traitance en Algérie, M. Bensaci a relevé la nécessité d'élaborer dans «l'immédiat» une stratégie nationale pour la promotion et le développement de cette activité industrielle, créatrice d'emplois et de richesses. Liées de manière indissoluble aux entreprises donneuses d'ordres, les entreprises sous-traitantes sont exposées en effet (plus que toutes les autres) aux aléas d'un marché concurrentiel et très exigeant. Il paraît, donc, plus indiqué dans un tel contexte, d'appréhender la sous-traitance comme un moyen de promouvoir la création d'entreprises et de consolider et/ou de reconvertir ce qui existe déjà. La véritable question , semble-t-il, est celle de la place de la sous-traitance comme facteur de développement technologique mais aussi de consolidation et de renforcement du tissu de la PME, et partant, de relance de l'économie nationale. Il faut savoir ainsi que partout dans le monde, la question de la sous-traitance nourrit des débats intéressants et complexes et, est à l'origine de stratégies d'action multiformes, soutenues par les pouvoirs publics (Etat et collectivités locales) et les différents acteurs économiques et sociaux. On ne peut ignorer de tels débats qui peuvent, en effet, nous servir de référents pour une action bien pensée et résolue dans un domaine qui peut raisonnablement susciter de l'espoir mais nourrir aussi quelques appréhensions. L'espoir demeure néanmoins permis car, à travers le monde, les entreprises sous-traitantes se spécialisent, de jour en jour, davantage, améliorent leurs performances et innovent pour pouvoir répondre aux exigences des grands donneurs d'ordres au niveau international. Ce mouvement porteur de développement technologique et d'une compétitivité plus forte doit concerner nos entreprises aussi. «Pourquoi pas nous» ? s'est interrogé à juste titre le président du CNC/PME.