La dépendance de l'économie nationale des hydrocarbures n'en finit pas de susciter débats et interrogations dans la mesure où plus de 97% des exportations sont issues du pétrole et du gaz. La production nationale peine, en effet, à se frayer un chemin sur le marché international et parfois "boudée" même par le consommateur algérien. Aux différents plans de mise à niveau, vient s'ajouter une nouvelle proposition de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA) qui appelle, par la voix de son président, Habib Youcefi, à la mise en place d'une "stratégie ainsi qu'un réseau de PME/PMI afin de promouvoir la production nationale". Invité de Chaîne III de la Radio nationale, le président de la CGEA a souligné que le soutien de l'Etat est plus qu'indispensable pour les entreprises algériennes, car la notion du "patriotisme économique tend à présent à se répandre aux Etats-Unis et en Europe notamment". C'est d'ailleurs un des aspects positifs de la crise économique mondiale relevé par Habib Youcefi car elle a permis de "réveiller la conscience nationale afin d'engager une politique amenant l'économie nationale à sortir de la dépendance des hydrocarbures". Ceci dit, la crainte est là de voir "les retombées de la crise sur les recettes qui pourront diminuer sensiblement", a déclaré le président de la CGEA. L'Algérie, poursuit-il, a les moyens de ramener à la baisse ses importations, notamment en produits alimentaires dont la facture a atteint presque 8 milliards de dollars en 2008.Pour cela, il préconise de concentrer les efforts sur "la région des Hauts-Plateaux qui offre de grandes potentialités en matière agricole". Interrogé que les résultats des programmes de mise à niveau menés dans le cadre de Meda, le président de la Cgea s'est dit "pessimiste car ces programmes ont été établis par des experts étrangers alors que l'Algérie a beaucoup besoin de transfert de technologie". Le président de la CGEA met en avant, en outre, le manque de "suivi de ces programmes de mise à niveau". A propos du processus d'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce, Habib Youcefi estime qu'il faut "aller doucement", car, selon lui, il "y a des parties qui veulent dépouiller l'Algérie des avantages comparatifs qu'elle offre". Il s'agit, précise-t-il, de la condition formulée pour l'adhésion "d'aligner les prix de l'énergie en Algérie sur ceux pratiqués en Europe". Abordant le pacte économique et social, le président de la CGEA a déclaré que le patronat et l'UGTA sont en phase d'élaborer leur rapport d'étape après celui du gouvernement pour passer après au stade de l'évaluation. Abdelghani M.