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Autour des identités plurielles
Publié dans La Nouvelle République le 25 - 01 - 2012

«Quiconque revendique une identité complexe se retrouve marginalisé.» Amin Maalouf dans les Identités meurtrières.
Hier, s'est ouverte à l'hôtel El-Djazaïr (ex Saint-Georges), la 4e rencontre euro-algérienne des écrivains. Deux jours durant, des écrivains des deux rives se voient offrir une tribune pour engager un dialogue interculturel, qui selon Mme Laura Baeza, ambassadeur et chef de la Délégation de l'Union européenne à Alger, «nous permet de mieux nous comprendre et de mieux nous accepter […] Un dialogue qui paraît, aujourd'hui plus que jamais, indispensable. Non seulement au niveau individuel mais aussi et surtout au niveau collectif de notre société.» Tournant autour du thème des «Identités plurielles», inspiré de l'essai de l'écrivain libanais Amin Maalouf, intitulé les Identités meurtrières, cette rencontre sera l'occasion pour les dix-huit écrivains euro-algériens d'échanger, de s'interroger et de dépasser les clivages et les clichés. Pour Mme Laura Baeza, la question est de savoir «comment se dépasser, comment se sublimer lorsqu'on a été élevé, éduqué et formé à penser, à raisonner d'une façon restrictive dans le cadre d'une appartenance unique à une école de pensée, une culture, une religion, un environnement spécifique, c'est-à-dire à une et unique identité ? Comment se libérer de cette visière limitative à laquelle une appartenance unique nous mène ? Le message humaniste d'Amin Maalouf nous transcende, nous pousse au-delà de la recherche d'une identité, d'un idéal, à réfléchir sur notre identité profonde. Il suscite en nous la question de qui sommes-nous réellement ? «Ne sommes-nous pas tous le produit d'expériences, d'interactions, de cultures, d'écoles de pensées et donc d'identités différentes, d'identités multiples et complexes ?» Mme Baeza expliquera au cours de son allocution qu'«Amin Maalouf nous pousse à nous interroger sur notre présent et notre devenir. Et c'est là que se trouve toute la richesse de son message. Pour comprendre l'évolution de notre société, il faut d'abord essayer de cerner l'homme qui y est à la base, car l'avenir n'est que la résultante de notre présent. Maalouf nous pousse donc à nous interroger sur ce que nous faisons de notre présent». Articulée autour de quatre ateliers, cette rencontre verra le débat s'enclencher autour des notions du lieu, de l'appartenance et du moi. La sociologue Fatima Oussedik sera la première à prendre la parole, intitulant sa communication «Identité et Hors lieu». L'intervenante qui prendra pour exemple «le Horla et autres contes inquiétants» de Guy de Maupassant expliquera qu'à travers ce texte, la peur d'être dépossédé de sa vie et de son identité est perceptible. «Cette angoisse de perte de Soi s'oppose à la définition de l'identité, en philosophie, qui est perçue comme la conscience de la persistance et de la permanence du moi à travers le temps et le lieu. L'identité du moi, elle doit être une certitude, sans laquelle on sombrerait dans la folie, incapable de se différencier de l'altérité», indiquera-t-elle, ajoutant que «le moi, comme certitude, pourrait être une illusion, en ce sens qu'il s'agirait d'une construction obéissant aux désirs des autres, de l'entourage social, de la demande politique et social». Citant d'autres exemples, deux films d'Emir Kusturika Underground et Goodbye Lenine, Mme Oussedik expliquera que «dans les deux cas, il s'agit de fables oniriques dans lesquelles, des individus vivent dans un espace inventé mais pas seulement. Car cette invention est une mise en réalité de normes rigides, de conduites, d'une vision du monde». Salim Bachi, qui ira A la recherche d'Ulysse dira, de prime abord, qu'il ne s'est jamais demandé —avant de prendre son café le matin — d'où il venait, ni ce qu'il faisait à ce moment-là et à cet endroit précis. Pourtant, «l'exercice veut que j'apporte ma définition, mon sentiment, mon opinion peut-être, sur un sujet aussi délicat que celui de l'identité, résumé sous l'habile «Le lieu, l'appartenance et le moi.» Pour l'auteur de la Kahina, «lieu de naissance», «appartenance», «origine» sont des mots qui reviennent trop souvent chez beaucoup de personnes. Pour argumenter, il raconte une anecdote personnelle, qui lui est arrivée un jour, en voulant acheter un sac à l'aéroport. La vendeuse lui posera la question sur ses origines. Il soliloquera alors sur les probables réponses qu'il aurait pu lui donner, s'attribuant plusieurs identités, voyageant du Tibet à Grenade, en passant par l'Algérie, la France, l'Irlande et on en oublie encore. Pour lui, en définitive, «nous sommes renvoyés à des identités selon les contextes et ce n'est pas un mythe», ajoutant que «notre identité n'est pas figée, elle se modifie au fil du temps», il faut juste avoir à l'esprit que «nous sommes des êtres humains et nous avons en face de nous d'autres êtres humains». Evoquant «l'identité comme prétexte pour ne pas être soi», Anouar Benmalek dira que «toute une partie de ma vie d'homme et d'écrivain, je l'ai passée à lutter contre ce particularisme identitaire». Pour lui, «être Algérien signifie être différent du Français, du Sénégalais et vice versa, niant tout ce qui nous rapproche du fait de notre humanité». Dans Ici et maintenant, Chawki Amari s'interroge, pour sa part : «L'auteur peut-il vivre en dehors de son temps et de son espace ?». Et de répondre : «Oui, bien sûr, l'imagination est une transposition personnelle de systèmes universels. On peut inventer des mondes au lieu de traduire le sien et la fonction de l'écrivain lui donne le droit de toucher à n'importe quelle région ou sentiment du cosmos, l'Algérien n'étant pas obligé de rester coincé dans son quartier, forcé à décrire son environnement». Collant davantage à l'actualité des peuples arabes, Mohamed Kacimi choisira de s'interroger «d'où vient le printemps arabe ?». Il nous conviera alors à un voyage dans le temps, pour mieux comprendre la colère arabe. De la Faculté Centrale d'Alger, en 1977, à Paris en décembre 2011, en passant par Alger en mai 1989, Fès en décembre 2005, Beyrouth en janvier 2006, Sfax en juin 2007, Jérusalem en mars 2007, Damas en décembre 2008…, Mohamed Kacimi expliquera que «le printemps arabe aura permis deux choses fondamentales : conjurer la peur et vivre de vraies élections, quel qu'en soit le résultat». Dans l'après-midi, Amara Lakhous, Irene Vellejo, Amin Zaoui, Roswitha Geyss et Marc Quaghebeur interviendront à leur tour autour de «l'Appropriation des langues et la transmission des imaginaires», thème du second atelier. Aujourd'hui, d'autres auteurs sont attendus dans le cadre des deux derniers ateliers, le premier tournant autour de «L'identité et la pratique culturelle, transfert des modèles identitaires», le second développant la notion de «L'appartenance unique à l'ère de la mondialisation». Parmi les intervenants, il y a lieu de citer Karima Berger, Eleni Torosi et Hamid Grine… Nous y reviendrons.

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