Les habitant des quartiers Zâatcha et Bobillot, dans la de Sidi M'hamed, à Alger, ont été relogés dans le cadre de l'opération de recasement de la population sinistrée à la suite du violent tremblement de terre du 21 mai 2003. Recasées dans des chalets à Bordj El Bahri, 7 ans plus tard, l'ex-wali délégué de Sidi m'Hamed, Mohamed Khelfi, qu' a accompagné le vice-président des services techniques de la commune de Sidi M'hamed Hamid Benaldjia, a décidé d'organiser une opération d'expulsion de 36 familles des chalets où elles résidaient, sous le fallacieux prétexte qu'elles ne seraient pas les réels propriétaires ou originaires de la localité, où elles ont été inscrites pour l'opération relogement. Les habitations du bidonville de Bobillot ont été bel et bien éradiquées à l'époque par contre celles de Zâatcha ont attendu jusqu'en 2011. Après avoir passé sept années dans les chalets, 36 familles sont priées de quitter leurs demeures pour aller squatter les immeubles de leur ancienne commune. Parmi ces familles, il y a bien entendu des épouses et des enfants qui ont été poussés à devenir des sans-domicile fixe. La Nouvelle République a contacté ces sinistrés de l'administration pour écouter leurs points de vue. Depuis deux ans d'errance et avec tous les désagréments que subissent ceux qui n'ont pas de toit, plusieurs des victimes d'une décision incompréhensible pointent tous les jours devant le siège de la commune de Sidi M'hamed dans l'espoir qu'une âme charitable fasse à leur égard preuve d'humanisme en les relogeant. Selon les témoignages que nous avons pu écouter, les enfants sont chez des familles d'accueil et sont scolarisés. La plus âgée des SDF nous raconte : «Cela fait deux ans que nous sommes ici, les mêmes peines et les mêmes douleurs, il y a pas plus pire dans la vie que d'être jeté dans la rue après avoir eu une vie calme et honnête.» Cette femme a 32 ans de service à l'hôpital Mustapha-Pacha. Au lieu d'avoir un abri chaud, ces 36 familles marginalisées par la société passent leur temps à errer, quand le chômage vient compliquer leur quotidien. Les larmes aux yeux, la plus âgée des SDF nous dira qu'elle est née à la cité Mahieddine. «Je suis née ici fi Chaâba, à mon âge, ils n'ont pas hésité à me mettre à la rue». Loubna Logbi, âgée de 29 ans, nous dira : «J'habite avec mes deux parents, et mes deux sœurs, j'ai toutes les preuves, je suis née ici, et j'ai étudié jusqu'à l'année 2003 au lycée de Sidi m'Hamed, j'ai tous les papiers qui prouvent mes dires, mais malgré tout, les autorités nous ignorent. D'un jour à l'autre, on nous regarde même pas, deux ans de souffrance, ça me fait vraiment mal au cœur. Les autorités communales n'arrêtent pas de nous faire des promesses du genre dans quelques semaines vous allez être recasés. Voilà pourquoi on est là, tous les jours, hiver comme été.» Quant à Mohammed Boucharine, un vieux homme de 69 ans, responsable d'une famille nombreuse, onze enfants, habitant dans deux chambres exiguës en location et à titre provisoire, il dira : «Comment peut-on vivre comme ça j'ai une femme souffrant d'une maladie chronique, et un enfant handicapé. Comment voulez-vous que je contrôle les enfants ? Comment puisse je contrôler un homme de 41ans», dira-t-il en parlant de son fils sans domicile et même pas marié. «Il y a des gens qui ne méritent pas ces logements, mais ils en ont bénéficié et nous les nécessiteux, on ne voit rien venir, c'est vrai qu'ils m'ont convoqué plusieurs fois pour déposer un dossier à Hussein Dey et au niveau de Sidi M'hamed, cependant je suis toujours la rue.» Pour d'autres, le wali ne les reçoit plus depuis ces trois derniers mois». La rédaction dispose de documents prouvant la véracité des déclarations des SDF interviewés.