Encore un hiver rude pour les modestes nos ménages. Se chauffer, se vêtir ou se nourrir devient de plus en plus difficile, notamment pour les nombreuses familles à faibles ou souvent sans revenus. La courbe des prix des fruits et légumes ne fléchit pas. Bien au contraire, elle prend une tendance ascendante. Face à cette frénésie qui donne à réfléchir lorsque l'on prend son couffin pour aller faire ses emplettes au marché et l'on se rend compte que tout est à la hausse, l'on n'arrive toujours pas à donner un tant soit peu de justifications plausibles à cette augmentation vertigineuse des prix des fruits et légumes et des viandes rouges et blanches, des produits de large consommation. Tous se rejettent la balle face à cette situation inextricable. Ce qui est sûr, c'est que le consommateur doit faire face à cette flambée, et les ménages ne savent plus à quel saint se vouer devant cette cherté des produits. Pour ce qui est du poisson, il n'y a qu'à voir le prix de la sardine (400 DA) pour être dissuadé de ne pas chercher à connaître ceux des autres variétés. Lorsque l'on se dirige vers le marchand de légumes, en passant devant le boucher du coin, qui propose de la viande ovine à 1 000 DA le kg et le bœuf à 1 400 DA le kg et la viande blanche de poulet à 360 DA le kg, la pomme de terre, considérée jadis comme l'aliment du pauvre ne l'est plus maintenant. Son prix dépasse les 50 DA le kg, de quoi nous donner le vertige pour penser aux frites dont les enfants raffolent ou la purée mousseline ou les pommes boulangères. La tomate est proposée à 100 DA le kg, la salade à 80 DA. Même les prix des légumes secs ont augmenté. Idem pour les prix des viandes rouges et blanches qui se passent de tout commentaire. Les prix des différents produits, mis à part le lait et le pain, sont intouchables et la spéculation des uns et la cupidité des autres nous laissent sans voix malgré la bonne pluviométrie de ces derniers jours. La hausse des prix n'a pas sa raison d'être. La régulation du marché des produits de large consommation est considérée actuellement comme étant l'une des préoccupations majeures du gouvernement. Pour faire face à cette problématique structurelle, le ministère du Commerce compte organiser prochainement une journée d'étude pour soulever ce problème qui influe sur la régulation du marché. Et c'est pour mieux cerner la problématique que Mustapha Benbada, ministre du Commerce, a déclaré récemment que la régulation du marché est liée à l'organisation. «Il y a un problème d'organisation commerciale efficace, en l'absence de laquelle on ne peut parler de régulation. Parce que la régulation est le produit d'un système de fonctionnement.» Le ministre a aussi regretté le fait que «l'Etat ait très peu investi dans les infrastructures commerciales telles que les marchés de gros et de détail». Une situation qui a négativement influé sur l'état du marché de la consommation en général. En effet, sur le terrain, comme cela a été constaté de visu, un mois après l'avènement de la nouvelle année, et à l'approche de la fête d'El Maoulid Ennabaoui Echarif, les prix des produits de première nécessité affichent toujours une hausse excessive. Lors d'une virée que nous avons effectuée hier au niveau des marchés de la wilaya de Tissemsilt, nous avons remarqué qu'à titre d'exemple, le prix de la tomate qui n'était que de 80 DA les premiers jours de l'année a atteint 100 DA, le prix de la pomme de terre balance entre 50 et 55 DA. Les prix des carottes tournent autour des 80 DA, de même que le navet. Le prix de l'oignon oscille entre 50 et 60 DA, tandis que la courgette qui n'était que de 80 DA a atteint les 150 DA. Ce qui a attiré notre attention, ce sont les prix de la salade et des haricots verts, qui ont connu une augmentation faramineuse. S'agissant des prix du piment vert et du poivron, ceux-ci tournent entre 150 DA 180 DA. Les prix des fruits n'ont pas échappé à cette augmentation remarquable. Les prix des dattes et de la pomme verte sont respectivement de 400 et 360 DA. Sur les lieux, nous avons interrogé certains commerçants. Haussant les épaules pour la plupart, ces derniers ont indiqué que l'augmentation des prix de certains produits sur les marchés de détail est due à la hausse des prix dans les marchés de gros, ajoutant que cette hausse est liée aussi à la loi de l'offre et de la demande. Selon eux, à l'approche des fêtes religieuses, la demande sur certains produits augmente et provoque donc, automatiquement, une envolée des prix. Des prix dominés par des spéculateurs «sans foi ni loi», qui n'attendent que ces aubaines pour faire des profits hors normes. Par conséquent, les prix augmentent. Dans ce cadre, l'un des citoyens rencontré au niveau du marché de Souk H'lima nous a indiqué que pour surmonter ce type de crise, «il est grand temps pour l'Algérie de songer à définir des stratégies à même de réguler le marché national et de mettre fin aux spéculations». Les pouvoirs publics font tout pour améliorer les conditions de vie en augmentant les salaires mais la vie devient de plus en plus difficile car les prix sont tout simplement exorbitants à tel point que la majeure partie des ménages des couches sociales modestes boudent les étals des marchés et se ruent vers les viandes congelées qui sont, elles aussi, très chères, à 600 DA le kg.