Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Elarabi, et le Premier ministre du Qatar ont exhorté mardi le Conseil de sécurité des Nations unies à adopter rapidement des mesures concernant la situation en Syrie. Nabil Elarabi, qui intervenait aux Nations unies, a appelé de ses vœux des «mesures rapides et décisives». Egalement présent à New York, le chef du gouvernement qatari, le cheikh Hamid bin Djassim Al-Thani, a estimé que «la machine à tuer est toujours à l'œuvre» en Syrie, et a demandé au Conseil de sécurité d'assumer ses responsabilités et d'apporter son soutien au plan de la Ligue arabe. Elarabi a souligné que les pays arabes s'efforçaient d'éviter une intervention militaire étrangère dans la crise syrienne, où le mouvement de contestation a vu le jour en mars dernier. Le Premier ministre qatari a proposé au Conseil de sécurité de privilégier des mesures de pression économiques. «Nous ne préconisons pas une intervention militaire», a dit le cheikh Hamid. «Nous voulons que soient exercées des pressions économiques concrètes, afin que le régime syrien comprenne qu'il est impératif de répondre aux revendications de la population». «Nous ne sommes pas partisans d'un changement de régime. C'est au peuple syrien de décider», a-t-il ajouté. Ces prises de position contre une intervention étrangère semblent destinés à tempérer les craintes de la Russie, dont l'Occident redoute qu'elle n'oppose de nouveau, comme en octobre dernier, son veto au dernier projet de résolution en date. Dans le même ordre d'idée, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a assuré qu'il n'y avait pas à craindre que la Syrie devienne une nouvelle Libye, allusion à l'intervention aérienne de l'Otan dans ce pays l'an dernier. Clinton a affirmé que les violences empiraient en Syrie et que la politique de Bachar Al-Assad consistant à dresser les communautés les unes contre les autres risquait de déclencher une guerre civile. «Il est manifeste que les forces d'Assad sont à l'origine de presque toutes les attaques qui coûtent la vie à des civils, mais, comme de plus en plus de citoyens prennent les armes face à la brutalité du régime, les violences risquent de plus en plus d'échapper à tout contrôle», a-t-elle déclaré.