Les services de renseignement russes et ukrainiens ont indiqué qu'un complot visant à assassiner le Premier ministre Vladimir Poutine par des islamistes a été déjoué. Le «coup» était prévu après la présidentielle du 4 mars dont il est le favori, ont-ils ajoutés. Deux terroristes ont été arrêtés et ont confirmé agir sous les ordres de l'islamiste Dokou Oumarov. Le groupe terroriste qui devait mener l'opération est arrivé des Emirats arabes unis, via la Turquie, selon la télévision russe. En effet, c'est l'explosion d'une bombe le 4 janvier dernier dans un appartement qui a mis les services de sécurité sur la piste. Une personne est décédée à Odessa (sud de l'Ukraine) à la suite de cette explosion. «Les préparatifs étaient terminés et la date était fixée pour l'attentat : après l'élection présidentielle», a indiqué l'une des deux personnes arrêtées, Adam Osmaïev, 31 ans, citoyen russe originaire du Caucase. Selon des responsables du FSB (services secrets russes) interrogés par la télévision, des explosifs avaient été apportés à l'avance à Moscou et Osmaïev a révélé l'existence d'explosifs cachés près de l'avenue Koutouzovski, au centre de la capitale, régulièrement empruntée par le cortège de voitures de Vladimir Poutine. Les explosifs trouvés à cet endroit «étaient assez puissants pour détruire un camion», a indiqué à la télévision un officier du FSB non identifié, en ajoutant qu'un ordinateur portable avait été saisi, comportant de nombreux éléments concernant le dispositif de sécurité entourant Vladimir Poutine. Le deuxième suspect arrêté, Ilvi Pianzine, citoyen du Kazakhstan, a indiqué que le groupe était arrivé des Emirats arabes unis via la Turquie et devait apprendre en Ukraine à préparer des bombes avant de se rendre à Moscou pour faire sauter des bâtiments et finalement essayer d'assassiner Vladimir Poutine. Pianzine était montré par la télévision apparemment interrogé dans les locaux de la police ukrainienne. Le porte-parole de M. Poutine, Dmitri Peskov, a confirmé l'information, mais s'est refusé à tout commentaire. Dokou Oumarov, chef de la rébellion islamiste du Caucase russe qui a revendiqué plusieurs attentats meurtriers à Moscou, avait décrété début février la fin des attaques contre des civils en Russie mais appelé à poursuivre les attentats contre les «officiels», sur une vidéo postée par le site rebelle tchétchène. «Les opérations spéciales devront être dirigées contre les forces de sécurité, les services secrets et les officiels hypocrites qui en paroles et en action font du tort à l'islam et sont les ennemis de Dieu», avait déclaré Dokou Oumarov. Dokou Oumarov est devenu en 2006 le «président» indépendantiste de Tchétchénie et a pris la tête de la guérilla antirusse. Sous sa direction, la rébellion a continué de s'affaiblir en Tchétchénie face à la lutte, émaillée d'exactions, menée par les forces de Moscou et leurs alliés tchétchènes, dirigés par le leader pro-russe Ramzan Kadyrov. En 2007, Dokou Oumarov a abandonné la cause indépendantiste pour l'islamisme, en s'autoproclamant à la tête d'un «émirat islamiste» au Caucase.