Le général à la retraite Mohamed Betchine a certainement été bien secoué pour sortir de son silence avec une telle irritation. En effet sur les colonnes du journal El Acil publié à Constantine, il interpelle l'ancien chef du gouvernement Sid-Ahmed Ghozali sur ses récentes et brumeuses déclarations relatives aux circonstances et conditions dans lesquelles a été créé le Rassemblement national démocratique (RND). Dans ses déclarations, le célèbre papillonné jette un affreux discrédit sur les motifs qui ont poussé à la création de ce parti. Raisons qui, selon lui, l'auraient poussé à décliner les propositions qui ont été faites en vue de prendre la direction de ce parti. Le général betchine n'a évoqué à aucun moment le délire relatif aux élections de 1992 qui est une véritable insulte aux centaines de personnes qui ont payé de leur vie certaines ambitions de ceux qui sont dénoncés comme étant des «complices actifs et ennemis de l'Algérie». En effet, qu'il y ait ou non des divergences avec l'actuel président de la République auquel il manque de respect avec effronterie, que son parti politique soit agréé ou non, Sid-Ahmed Ghozali n'avait pas besoin de rallumer cette mèche explosive au risque de plonger le pays dans une nouvelle tragédie. En ce qui concerne le RND, à travers la lecture de la réaction du général Betchine, il n'apparait nulle part que l'ancien Premier ministre ait été consulté et encore moins associé à sa création. En effet le général ne cite que les noms de six personnalités : Mohamed Chérif Abbas, l'actuel ministre des Moudjahidine, Khalfa Mébarek, Tahar Benbaibeche, Tahar Bouzghoub, Abdelkader Malki et le défunt Abdelhak Benhamouda que Dieu ait pitié de son âme. Justement, c'est à propos de ce grand martyr que le général-major à la retraite Mohamed Betchine semble faire une confession troublante quand il parle de l'Algérie «qui a été farouchement combattue par ceux qui avaient peur d'une Algérie puissante, pour leurs intérêts personnels. Ceux qui étaient à l'origine de l'assassinat crapuleux de Abdelhak Benhamouda». Crapuleux, c'est peu dire mon général ! Jusqu'à ce jour, évoquer l'assassinat de ce respectable citoyen fait mal à beaucoup de gens à Constantine. D'autant plus qu'une certaine culture de l'amnésie voudrait tellement le faire oublier, puisque son nom est superbement ignoré sans sa propre ville. Il n'existe même pas sur le fronton d'une école ou d'une ruelle. Un mépris qui ne sera jamais pardonné. Comme ne lui ont pas pardonné les commanditaires de son assassinat son combat pour la démocratie. Le général Betchine rappelle «qu'au mois de mars 1994, il avait répondu à l'appel du devoir comme tous les vaillants moudjahidine du pays quand il s'est agi d'empêcher que l'Algérie ne succombe au naufrage pour lequel certains revanchards l'avaient programmée». A ses côtés, Benhamouda avait été un précieux rempart. Maintenant, il reste à espérer que l'on connaisse un jour qui sont ces «revanchards et leurs complices actifs» auxquels fait allusion le général. Sans qu'il ne soit besoin que monsieur Papillon réponde à la question qui lui est posée : a quel moment avons-nous proposé à votre personne la direction du RND ? Et qui vous a fait cette proposition ?