L'enseignement du langage des sourds-muets dans les écoles de la Sûreté nationale est à l'ordre du jour dans le projet de la convention prévue incessamment entre cette institution et la fédération nationale des sourds d'Algérie. C'est entre autres des initiatives prises par le corps de la police au profit d'une population de plus en plus importante avec des besoins particuliers, toujours en attente. L'annonce du projet de la convention fort applaudie par les représentants des handicapés a eté faite hier à l'occasion de leur Journée nationale célébrée au centre de loisirs de la Sûreté nationale à la forêt de Baïnem (Alger) avec la participation de dizaines de personnes concernées, de leurs familles et le mouvement associatif. Plus explicite au sujet du projet commun entre la DGSN et la fédération des sourds d'Algérie, le responsable de la communication de l'institution, le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, a indiqué que le projet est en cours d'études et ce, pour permettre à un nombre important d'éléments de la police travaillant en contact direct avec le grand public d'apprendre à communiquer avec les citoyens sourds et muets. Ces derniers qui font de plus en plus l'objet d'injustice ont besoin d'être compris lors d'un dépôt de plainte dans un commissariat ou lors d'un témoignage dans une affaire de criminalité en sachant que cela se fait actuellement à l'aide d'interprètes auxquels on fait appel dans différentes situations mais qui ne sont pas forcément disponibles pour le faire. La formation des policiers en la matière donnera, en effet, aux différents services une autonomie de communication avec les sourds-muets et leur permettra une meilleure compréhension et une intervention rapide en cas de besoin. Le représentant de la DGSN a fait savoir que le projet de formation des cadres et agents de police par des enseignants des centres spécialisés et d'autres affiliés à la fédération nationale des sourds d'Algérie. La dite formation concernera dans un premier lieu près de 200 éléments en attendant d'être élargie progressivement selon les besoins. Seront notamment concernés les éléments des sûretés urbaines, les services de sécurité routière et ceux de l'ordre et du maintien de l'ordre public ainsi que différents services d'investigations. Ainsi, au futur, toute ambiguïté devra être écartée lors du traitement d'affaires impliquant ou faisant victimes des sourds-muets. Pour sa part, le secrétaire général de la fédération des sourds d'Algérie a souligné l'importance de la langue des signes dans la société en générale et dans les institutions publiques, à l'exemple des différentes administrations. «Il y a toujours un gouffre de compréhension entre l'administration et les sourds-muets bien que certaines lois ouvrent de nouveaux espaces pour notre communauté qui demeure marginalisée malgré ces lois à l'exemple de l'absence d'espaces pour la langue des signes dans les chaînes de la Télévision nationale. Ceci bien que nous sommes des citoyens à part entière», a dénoncé le représentant des sourds d'Algérie. Et d'exprimer, par ailleurs, la satisfaction de ladite communauté quant à l'initiative prise par la Sûreté nationale. D'autres préoccupations ont été, également, relevées par la présidente de l'association El-Amel, Mme Rezigue Hizia notamment le besoin des handicapés à trouver un travail décent afin de pouvoir subvenir à leurs besoins et aussi participer à construire leur pays. Pour la présidente de l'association El-Baraka, Mme Flora Boubergout, les handicapés souhaitent voir entre autres le fléau des accidents de la route exterminé car il cause annuellement près de 3 000 handicapés. Par ailleurs, la Journée nationale des personnes handicapées célébrée par la DGSN a vu plusieurs activités culturelles et artistiques ainsi qu'une opération d'implantation des arbres au niveau du site réservé aux festivités. Intervenant au nom du responsable de la DGSN, le commissaire divisionnaire Salah Hamdane Belaârbi, chef du service central de santé et des actions sociales et sportives, a réitéré la volonté de son institution à œuvrer davantage au profit des personnes handicapées dont l'initiative d'apprendre le langage des signes et la célébration de leur Journée nationale. Il profite de la même occasion pour rendre hommage aux victimes du terrorisme dans les corps de la police dont des martyrs et des victimes de handicap chronique. «Il faut doubler les efforts dans la prise en charge de ces victimes à tous les niveaux, que ce soit, dans la couverture sanitaire ou les mesures d'accompagnement et dans tous les services permettant l'amélioration des conditions de vie de ces citoyens ayant donné une leçon en sacrifice», a conclu l'officier supérieur.