Les services sanitaires et l'Administration sont les prestations les plus critiquées dans le rapport 2011 des droits de l'Homme en Algérie, lequel devra être incessamment transmis au chef de l'Etat. Selon la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), le rapport contient des points positifs s'agissant de quelques améliorations dans certains secteurs et d'autres plus ou moins négatifs touchant essentiellement le secteur de la santé, de l'administration et de la justice bien que cette dernière aurait entamé «des réformes fructueuses en ce qui concerne la modernisation et la gestion des établissement pénitentiaires». Intervenant avant-hier au sujet du rapport, Farouk Ksentini, président de la Commission, a indiqué, en marge d'une rencontre à Alger sur le rôle de la société civile dans l'observation des élections, que le document qui sera bientôt sur le bureau du président de la République, «contenait des observations sur les secteurs de la santé, de la justice, de l'éducation et de l'Administration». L'intervenant a, en effet, pointé du doigt les hôpitaux en exprimant visiblement «un mécontentement sur l'état des hôpitaux en dépit des efforts consentis par le ministre du secteur». Et de relever la défaillance de quelques administrations dans la prise en charge des problèmes des citoyens. M. Ksentini a souligné que le rapport annuel «aborde, pour la première fois, le problème de confiance» envers l'Administration «qui est désormais dépassée». Même si le président de la CNCPPDH a cité parmi les points négatifs de son rapport que ces deux secteurs, il n'a pas manqué de mettre en cause le secteur de l'éducation qui, selon lui, a enregistré «une amélioration, d'autant que le budget alloué au secteur a dépassé celui consacré au ministère de la Défense». Pour ce qui est du secteur de la justice, l'intervenant a toutefois noté «une amélioration de la situation qui prévaut au sein des établissements pénitentiaires en Algérie». M. Ksentini estime, en somme, que la situation des droits de l'Homme en Algérie a connu «un tournant décisif notamment suite aux instructions données par le président de la République au gouvernement dans lesquelles il avait noté que la démocratie en Algérie n'aboutira qu'à travers la protection des droits de l'Homme». Abordant d'autres sujets touchant à l'activité de son institution, le président de la CNCPPDH a affirmé concernant l'affaire des prisonniers algériens en Irak, que son instance a reçu récemment une lettre envoyée par des prisonniers qui exprimaient leur appréhension d'une éventuelle application de la peine de mort à leur encontre. Raison pour laquelle il dit avoir sollicité les ministères de la Justice et des Affaires étrangères pour intervenir.