Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Abderrazak Mokri, vice-président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), estime que l'Algérie n'est plus en crise, grâce, sous-entend-il, au travail de l'Alliance présidentielle. Il rappelle les conditions dans lesquelles l'Alliance présidentielle a été créée et justifie la présence de son parti dans cette structure du pouvoir. C'est, dit-il, parce que le pays traversait une crise grave. Il fallait, estime-t-il, un rapprochement entre ce qu'il appelle «l'opposition islamiste» et les partis qui étaient au pouvoir pour sortir de la crise. Parce que, rappelle-t-il également, le MSP était dans l'opposition. Le dirigeant du MSP trouve normal de faire partie de l'Alliance présidentielle et de la critiquer. C'est la faute aux autres, le FLN et le RND, qui ont, explique-t-il, refusé l'élévation de l'Alliance vers d'autres horizons à travers les programmes. Mais la cause directe du retrait du MSP de l'Alliance est liée, souligne-t-il, aux réformes politiques. Le MSP avait une conception des réformes qui n'était pas partagée par ses alliés. Les réformes ont échoué, dit-il. Ainsi, selon Abdelaziz Mokri, le MSP a demandé au président de la République de dissoudre le gouvernement pour le remplacer par une équipe de technocrates dont ne ferait pas partie le MSP, mais, selon lui, cette proposition n'a pas été acceptée. Le MSP a quitté l'Alliance présidentielle pour rejoindre une autre Alliance, celle de l'Algérie Verte qu'il espère voir se transformer en un nouveau parti politique. A propos des élections, il reprend l'idée déjà exprimée par d'autres islamistes selon laquelle si les islamistes perdent les élections c'est qu'il y aurait eu fraude. Selon sa vision, quand les islamistes perdent les élections, c'est qu'elles ont été truquées. Il cite l'exemple des élections présidentielles, en 1995, et celui des législatives en 1997. Il affirme que les Algériens veulent porter les islamistes au pouvoir en se basant uniquement sur les propres sondages du MSP dont il ne dit pas en quoi ils ont consisté.