Huit films, longs et courts métrages, ainsi que des docu-mentaires, en com-pétition pour l'obtention d'un prix dans les sections «Jeunes talents» et «Olivier d'or», ont été projetés, avant-hier dimanche, à la maison de la Cultu-re Mouloud-Mam-meri de Tizi Ouzou, en présence des réalisateurs et d'un nombreux public. «Peut-être un jour», un court métrage de 16 mn, réalisé par Mokhtar Dahmani, «Uzzu» de Sonia Ahnou, un documentaire de 26 mn, «Agerruj N tezgi» de Katia Saib, et «Bouboule et la galerie des miroirs», une animation de Tarek Ait Menguelat, sont autant d'œuvres soumises à l'appréciation des membres du jury de la section «Jeunes talents». Les membres du jury devant décerner la plus haute distinction de ce festival, ont, quant à eux, suivi les films, «Cnu-y-id tamurt n Leqbayel, ou Si la Kabylie m'était révélée», un documentaire de 90 mn réalisé par Ramdhane Iftini et Samy Allam, «Amour clandestin» de Wamar Kacimi, une fiction de 13 mn, «Akermus (figue de Barbarie), de la raquette au vinaigre», un documentaire de 23 mn de Boubekeur Ould Mohand et «Azaylal, le Mirage» de Slimane Boubekeur. Le court métrage «Peut-être un jour» traite de la lancinante question du statut de l'artiste en Algérie à travers les péripéties vécues par Rachid, un jeune musicien qui rêve de monter un orchestre. Un rêve devenu, au fil des ans, éphémère, à telle enseigne que, du jour au lendemain, il décide de s'aventurer vers d'autres cieux, laissant derrière lui sa bien-aimée, Feriel, également artiste en herbe. Sa petite amie, Feriel, danseuse de ballet, a tout fait pour le convaincre de rester au pays, donc près d'elle, et d'engager un combat pour la concrétisation de son rêve. En France où il a atterri, le jeune chanteur ne tardera pas à vivre la joie de la réussite puisque, six années plus tard, son rêve s'est réalisé. Rachid a fini par s'imposer sur la scène artistique de l'outre-mer. Feriel, son désormais ex-petite amie, malgré sa persévérance et sa ténacité à s'affirmer dans la danse à même de surmonter son chagrin, a fini par se rendre à l'évidence. L'art est, au final, un créneau des plus ingrats. Son amie, Nadia, également danseuse d'opéra, devenue handicapée après une chute accidentelle sur une piste de danse, s'est retrouvée livrée à elle-même, abandonnée à son triste sort, ce qui la ramène brusquement à la dure réalité de l'artiste en Algérie. A la fin de ce court métrage, Rachid, au bord de la mer, scrutant le lointain horizon, revoit, soudainement, les images du pays qu'il se dit, regagner, un jour, peut-être, et ce malgré sa notoriété acquise loin des siens. Le documentaire «Cnu-y-id tamurt n Leqbayel, ou Si la Kabylie m'était révélée», traite de la nostalgie des us et coutumes dans la Kabylie profonde à travers des traditions ancestrales propres à la région dont certaines, le chant et la poésie notamment, tendent à disparaître. Chaque société trouve dans le chant et la poésie le moyen d'exprimer son ressenti et ses sentiments. Les voix humaines se mêlent, s'entremêlent, se nouent comme se nouent les racines des oliviers séculaires, et le chant enraciné s'élève pour porter la parole, tel un souffle générique colorant la multitude, notent les réalisateurs dans le synopsis du film. Tourné dans la localité de l'ex-Fort National, ce documentaire remet au goût du jour les rituels de la campagne oléicole (cueillette d'olives), d'un mariage et d'un décès dans leurs contextes originels, soit dans la pure tradition ancestrale. Les adeptes du 7e art, venus nombreux suivre ce documentaire, sont restés sur leur faim tant l'émotion et surtout la nostalgie pour ceux du troisième âge, étaient fortes. Depuis la nuit des temps, en Kabylie, tous les événements de la vie sont marqués par des cérémonies et sont célébrés et, souvent, chantés. Chaque peuple a sa culture qui lui vient du fond des âges et le chant rythme l'activité humaine comme les saisons rythment la nature. C'est par la culture que les peuples disent leurs joies et leurs peines.