La baisse du pouvoir d'achat et la cherté de la vie sont à l'origine de plusieurs changements dans le comportement des consommateurs algériens, ces dernières années. En effet, le salaire minimum, fixé à 15 000 DA, est loin d'être suffisant pour couvrir les dépenses de la plupart des familles algériennes surtout pour celles qui n'ont qu'un membre «actif». A titre d'exemple, dans la localité d'El Matmar, située à quelques kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Relizane, plusieurs pères de famille se rabattent sur la friperie pour habiller leurs enfants. Le marché de la friperie, qui se trouve à la sortie de la ville, en allant vers la commune limitrophe de Yellel, enregistre, quotidiennement, une affluence importante. Il faut dire que les prix pratiqués dans ce «souk» sont à la portée des bourses petites. «Je ne vais plus aux magasins de prêt-à-porter car les prix sont exorbitants et loin d'être à ma portée», avoue une dame rencontrée dans ledit marché. Tout en estimant qu'il n'y a pas une grande différence entre les habits proposés à la friperie et ceux qui se vendent dans les boutiques de prêt-à-porter, notre interlocutrice dira que «la friperie est devenue l'ultime recours de la plupart des familles à moyen revenu». «Comment voulez- vous qu'un père de quatre enfants puisse faire face à des dépenses de ce genre alors qu'il ne perçoit que 1 5000 DA ?» s'interroge-t-elle. Par ailleurs, un autre jeune a déclaré qu'«il trouve parfois des habits de qualité qu'on ne trouve pas dans les magasins de prêt-à-porter». «Le maigre salaire que je perçois de mon travail au chantier ne me permet pas de m'offrir des habits neufs. C'est pourquoi, je viens dans ce marché de la friperie pour satisfaire mes besoins en matière d'habillement», a-t-il déclaré. Et d'ajouter : «Cela étant, on y trouve des vêtements de qualité. Il faut seulement savoir les repérer.» «L'hiver passé, à titre d'exemple, j'ai acheté une belle veste en cuir qui ne m'a coûté que 2 500 DA alors que dans les magasins, elle est proposée à pas moins de 8 000 DA », poursuit-t-il. De son côté, Saïd, un jeune commerçant qui travaille dans le marché en question, a indiqué que «ce marché n'est seulement pas uniquement fréquenté par les riverains de la localité d'El Matmar car les habitants des régions environnantes comme Yellel, Belacel Bouzegza et Sidi Saada s'y rendent aussi». «La friperie est un commerce florissant», a-t-il révélé, non sans une certaine satisfaction.