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Le danger est réel
Publié dans La Nouvelle République le 11 - 04 - 2012

«Toute société qui prétend assurer aux hommes la liberté doit commencer par leur garantir l'existence.» Léon Blum.
Nombre de chefs de file de formations politiques ont fait des déclarations pour dénoncer les pratiques malhonnêtes dont useraient les islamistes, pas seulement, puisque des observateurs avertis de la scène politique algérienne affirment que la conquête du pouvoir par les partis nouvellement créés, sinon de formations politiques dormantes ou d'hommes en exil, ne disposant d'aucun moyen financier sont parvenus à briguer les parlements, puis les présidences grâce à des subventions extérieures, principalement celles en provenance des monarchies arabes. Lors des débats organisés par Algérie News, plusieurs professionnels en politique dont Mohamed Chafik Mesbah, l'intellectuel, ont fait des analyses qualifiées d'extrêmement pessimistes sur la volonté de certains pays à contaminer l'Algérie par le «virus» islamiste. Ils ont parlé de recolonisation de notre pays et des menaces à nos frontières, bien avant que le Mali ne subisse les assauts touarègues, de l'Aqmi ou que le pouvoir de Bamako ne soit destitué par des troupes putschistes. M. C. Mesbah a évoqué l'apocalypse qui a accouché du «printemps arabe» alors que le pouvoir persiste dans sa fuite en avant «incapable de lire correctement les événements et prendre conscience de l'ampleur de la menace». Mesbah est résigné à la sombre perspective d'un «changement par la violence». En Tunisie, en Egypte ou en Libye, la conquête fulgurante du pouvoir par des mouvements islamistes, parrainés (et armés) notamment par les pétromonarchies du Golfe, est sujette à caution, à suspicion. Le rapprochement avec l'Algérie est vite fait. «Nos islamistes financés par des parties étrangères, ce n'est un secret pour personne, tout au juste un secret de Polichinelle», fait remarquer le sociologue Zoubir Arrous. Toute la difficulté, note le chercheur sur l'islamisme au Cread, est de conforter les faits (historiques) avec des preuves matérielles. Ce qui n'est pas évident, selon lui, à dénicher en égard au caractère occulte, par nature, de ces financements. Dès les années 1970, les pétromonarchies du Golfe – dont les caisses ont été renflouées par le «choc pétrolier» –, en coordination avec les USA, ont formé, financé (et armé) une pléiade de mouvements fondamentalistes, d'associations religieuses, ou caritatives… à travers le monde, et ce, des Caraïbes à l'Indonésie, de l'Egypte à l'Afghanistan, de l'Iran, jusqu'en Palestine. Le rédacteur de l'article d'El Watan poursuit en soulignant à juste titre d'ailleurs que «l'Etat wahhabite est l'épicentre du séisme intégriste dans le monde musulman». Plus tard, dans la même logique déstabilisatrice du monde musulman, il convient de rapporter le financement par la CIA de Ben Laden, un agent des services secrets américains, qui manipulé ou pas, a été le prétexte ayant légitimé l'invasion de l'Afghanistan et la fragilisation du Pakistan. La quasi-totalité des associations islamistes algériennes – dont certaines se sont mues en partis politiques après la constitution de 1989 –, rappelle H'mida Layachi, directeur de publication d'Algérie News et spécialiste de la mouvance islamiste algérienne, ont été, à un moment ou un autre de leur histoire, en collusion directe avec l'Etat wahhabite. Le FIS lui-même a bénéficié de l'aide massive de l'Arabie Saoudite jusqu'à la première guerre du Golfe qui verra la source de ce financement se tarir à cause du soutien affiché par le parti dissout au régime de Saddam Hussein. «Abassi Madani, le chef du FIS, se rendait dans les pays du Golfe à chaque épreuve politique, et il en rapportait des chèques libellés en millions de dollars», note Alexandre Del Valle dans Islamisme et Etats-Unis : une alliance contre l'Europe. «Ces subventions, souligne Del Valle, furent à l'origine de l'équipement électronique qui permit notamment au FIS d'analyser les résultats électoraux avant les autorités algériennes, de disposer d'une flotte de véhicules pour transporter ses troupes aux endroits stratégiques et d'acheter des armes en Allemagne de l'Est.» Vingt ans après avoir misé sur le FIS, la «finance islamique» irriguera-t-elle, de nouveau, les veines des partis intégristes ? poursuit le commentateur. Ces financements qataris occultes comme le rappelle notre confrère mettent évidemment mal à l'aise les responsables islamistes à l'image de Mokri, vice-président du MSP. Il éclate d'un rire théâtral, d'un rire nerveux lorsque ce qui n'est qu'un secret pour les profanes est divulgué : «Vous pensez bien que si les services de l'Etat avaient la moindre chose contre nous, nous serions déjà taillés en pièces. Massacrés.» Mokri dénonce un procès en sorcellerie, «œuvre, dit-il, de forces politiques en panne d'idées, de militantisme et qui n'ont que ces mensonges pour espérer se maintenir sur l'échiquier». Seulement en mai 2010, Mokri prend la tête de la délégation algérienne participant à la flottille de la liberté (Free Gaza) à bord d'un bateau acheté en Turquie (au nom de l'épouse de Soltani) et battant pavillon algérien. Une grosse opération montée par plusieurs ONG, dont l'incontournable IHH (Insani Yardim Vakfi), une puissante fondation caritative turque de défense des droits de l'homme et secours humanitaires. Etroitement liée au Saadet partisi (le Parti islamiste de la félicité) et au gouvernement islamiste, AKP d'Erdogan, l'IHH – dont certains de ses membres sont nommés au gouvernement – est active dans plus de 100 pays, principalement en Afrique où elle finance des milliers de projets de bienfaisance. Qualifiée par la presse turque d'organisation non gouvernementale du gouvernement, l'IHH est de ces outils redoutables de la politique étrangère turque et de sa stratégie d'influence régionale. Tout comme l'est la puissante Tuskon, la Confédération des hommes d'affaires et des industriels de Turquie, 33 260 hommes d'affaires qu'on dit «puritains nationalistes», alliés avec la confrérie de Fathulah-Gulen, et fer de lance de la stratégie de (re)conquête de l'Afrique et ses marchés. Amel Boubekeur, chercheur en sociologie à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS, France) soutient que les collisions entre des partis islamistes avec le Qatar, la Turquie (ancien Empire ottoman dont les Algériens ont eu à subir l'impérialisme idéologique et le pillage de leurs richesses), les USA et certains pays membres de l'Otan ne sont pas une simple vue de l'esprit. Ce qui est vachement intéressant, c'est qu'Amel Boubekeur réfute l'hypothèse d'un financement d'ordre «idéologique». «Il serait plus pertinent, d'après elle, d'analyser le phénomène du financement qatari sous le prisme géopolitique, et géostratégique, certes bête et méchant, que sous le prisme de la concordance idéologique qui ne tient pas la route. Ça, c'est la lecture que se fait la presse française, très loin des enjeux véritables dans ces pays.» Les enjeux véritables nous les connaissons. Les Algériens savent que géostratégiquement leur pays est convoité pour ses seules ressources pétrolières et gazières. Cette énergie est aussi maudite, que les stratagèmes sataniques de ceux qui utilisent l'islam pour ouvrir les portes aux envahisseurs, qu'ils véhiculent des spectres idéologiques ou des réflexes de servitude, ou des ambitions égoïstes, n'en demeure pas moins que la liberté de choisir ses dirigeants se mérite.

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