Succédant à ses pairs de différents partis politiques, Ahmed Ouyahia le secrétaire général du Rassemblement national démocratique, était l'hôte de Annaba, ce dernier jeudi. Son arrivée était attendue par un grand nombre de cadres, militants et sympathisants du parti des deux sexes et de tous les âges. La salle de spectacle du théâtre régional de Annaba, Azzedine Medjoubi, n'a pas pu contenir la grande foule. Plusieurs centaines de personnes ont dû prendre possession des alentours de cette infrastructure culturelle et du Cours de la Révolution pour écouter quelques échos de son discours. Il fut long en ce sens, que l'ensemble des aspects de la gestion politique, socio-économique, relation étrangère, culturelle et même sportive ont été abordés au plan national. Mais aussi pour le local, Ahmed Ouyahia ayant martelé plusieurs fois qu'il est informé du quotidien difficile que vivent les Annabis en termes de sécurité des biens et des personnes. La patron du RND a fait référence aux différents programmes de ses concurrents politiques critiquant les uns pour leur absence de réalisme, les autres pour leur opposition négative. Il a même cité ceux qui, à partir de l'étranger, utilisent les moyens mis à leur disposition par des puissances étrangères pour appeler au boycott des prochaines élections et à la déstabilisation de l'Algérie. Ouyahia a également stigmatisé le comportement d'une minorité d'Algériens spécialistes de la spéculation sous toutes ses formes. Plusieurs fois interrompu par les applaudissements d'un auditoire qui lui était apparemment acquis, il a exprimé sa volonté de marquer une vraie rupture avec les habitudes passées. Il a estimé incontournable l'instauration d'un régime parlementaire. «Chacun de nous doit multiplier les efforts pour développer notre économie et atteindre une autosuffisance en termes de production nationale. C'est pourquoi nous avons mis en application le nouveau système de partenariat qui accorde la préférence aux Algériens y compris dans le cadre du partenariat avec la mise en infériorité de tout partenaire étranger», a martelé le SG du RND. Il n'a pas manqué de dénoncer la tentative du groupe ArcelorMittal à, sous la menace, de mettre un terme au partenariat, vouloir imposer ses points de vue sur la gestion de la société mixte de sidérurgie Annaba. Selon lui, ArcelorMittal a même tenté une action en justice. «Nous avons montré notre détermination. Aujourd'hui, nous sommes en mesure de reprendre la totalité des entreprises cédées dans le cadre du partenariat. Comme je vous annonce que sous la conduite éclairée du président de la République nous allons réhabiliter plusieurs centaines d'autres dissoutes», a ajouté Ahmed Ouyahia. Avant de ponctuer son discours par un appel aux Algériens à se rendre aux urnes le 10 mai prochain, il a félicité ses cadres et militants de Annaba pour le choix des candidats retenus majoritairement, composés d'universitaires jeunes et moins jeunes des deux sexes. C'est presque dans le même sens qu'avait abondé 24 h auparavant Ali Fawzi Rebaïne et Tahar Benbaïbeche respectivement président de AHD 54 et Fadjr El Jadid (FEJ). Tout autant, Ahmed Benabdeslem, le président du Front Algérie nouvelle (FAN). Ce dernier était intervenu mercredi au cinéma Echabab devant une assistance nombreuse. Ces trois leaders de partis politiques ont estimé incontournable l'instauration d'un régime parlementaire. Leur a succédé l'Alliance Algérie verte du trio Nahda, Islah et le MSP sous la conduite de respectivement Fethi Rebaï, Hamlaoui Akouchi et Bouguerra Soltani. Devant une salle du palais de la culture Mohamed Boudiaf, ces trois leaders sont intervenus à tour de rôle. Ils ont exprimé leur vision sur l'avenir du pays en termes de travail, insécurité, développement socio-économique, retraite, couverture sociale. Chacun à sa manière a parlé de l'Algérie dispersée et nécessitant d'être réunie , des ouvriers, des travailleurs au noir dans les entreprises privées, des revenus modestes des retraités et de la précarité de l'emploi pour les jeunes. Même subtile, dans son approche de la situation politique du pays, Soltani a été certainement le plus virulent comparativement à ses deux autres alliés. Au moyen d'expression codées dont il a le secret, il a émis de nombreux messages aux tenants du pouvoir genre : «nous sommes les plus forts pour décrocher la majorité à la nouvelle Assemblée populaire nationale. Nul ne peut s'opposer à la volonté du peuple. Nous créerons une économie forte, des banques islamiques et du travail pour tous», a assené le chef du MSP. Il achèvera son discours par une menace à l'adresse de ses représentants à Annaba : «Nous avons animé des meetings dans plusieurs wilayas. Je peux vous dire que Annaba est le plus faible des rassemblements que nous avons animés. Vendredi, c'est au tour de Chalabi, la présidente du Mouvement de la jeunesse démocratique de faire son apparition sur les planches du même palais de la culture de Annaba. Elle a eu droit à un important auditoire des deux sexes, majoritairement des jeunes. Son discours a été suivi de bout en bout car portant sur les insuffisances chroniques de ceux qui gèrent le pays. Elle n'a pas manqué de dénoncer la corruption, la compromission, le trafic d'influences qu'elle s'engage à éradiquer avec des élus issus de des élections législatives prochaines. Comme ses pairs des autres partis, Chalabia a appelé à l'instauration d'un régime parlementaire qui permettra, selon elle, à l'Assemblée nationale populaire issue des élections du 10 mai d'accomplir en toute indépendance sa mission. C'est cette même indépendance que nous accorderons à la justice pour sévir contre tous ceux à l'origine des maux sociaux auxquels notre pays est confronté depuis des années». Hier samedi, c'est un air de jeunesse qui a soufflé dans la salle de spectacle du théâtre régional Azzedine Medjoubi de Annaba. Il y avait vraiment de quoi avec la tenue du meeting de la formation politique du Parti des jeunes mené par le jeune docteur Hamana Boucharma sous le slogan «les jeunes veulent le changement». Avec sa voix de stentor qui résonnait au loin, ce dirigeant de parti d'un nouveau genre a brassé large. La position de son parti était tout aussi claire que sa voix qui attira la grande foule. Dans une salle devenue pleine à craquer quelques minutes à peine après qu'il ait pris la parole, le leader du parti des jeunes a tiré à boulets rouges sur les dinosaures. Avec une parole pleine de conviction et de qualificatifs choisis, il a pointé du doigt les opportunistes spécialistes du blanchiment d'argent, de la spéculation et du pillage des ressources du pays qui animent les anciens partis politiques comme étant à l'origine de la situation désastreuse du pays. «Les jeunes prônent le changement dans la gestion du pays au moyen d'une nouvelle Assemblée populaire nationale qui se chargera d'une nouvelle Constitution. Nous vous appelons à voter pour nos jeunes candidats pour atteindre cet objectif. C'est un combat de longue haleine que nous allons mener et quelque soit le résultat des prochaines législatives, nous devons persévérer. Notre parti a été agréé le 19 mars 2012, coïncidant ave Aïd Nasr. N'est-ce-pas prémonitoire ? », a indiqué Hamana Boucharma longuement ovationné pour la profondeur de son discours véritablement porteur.