La campagne électorale pour le scrutin du 10 mai, ne peut être qualifiée de «campagne timide» car de meeting en rencontre, les partis politiques en lice à ces législatives connaissent des activités intenses. Ces derniers, sans trêve, ne cessent de sillonner le pays, tentant de rassembler le plus d'adhérents et font tout pour convaincre le citoyen d'aller voter. Seulement, celui-ci a la tête tournée ailleurs. Ainsi, deux semaines après le début de la campagne électorale, les Algériens ne cachent pas leur désintéressement à la politique, et plus précisément, au discours politique, soutenu par les leaders des partis en rapport avec le 10 mai. Ce discours mielleux des uns et des autres, n'a pas réussi à séduire les citoyens algériens préoccupés plutôt par le chômage, l'envolée des prix et la crise du logement. Les chefs de partis rencontrent de réels soucis à remplir les salles lors des rencontres et meetings, notamment les nouveaux partis. Des indiscrétions proches de certaines formations, révèlent la désapprobation et le rejet par leurs propres pairs. Les partis politiques ont essayé de parler de tout en promettant monts et merveilles en vain. Les Algériens continuent à bouder les politiciens, lassés par des promesses non tenues et des engagements qui n'ont pas vu le jour à chaque événement électoral. Cependant le spectre de l'abstention prend forme au fur et à mesure que le jour j approche, alors que bon nombre de personnalités estiment que ces élections sont différentes des précédentes et qu'il faut trouver le moyen pour rétablir la confiance des citoyens en la politique. Cette froideur vis-à-vis de ces législatives s'explique par des années de fermeture du champ politique et médiatique par le pouvoir. Ainsi, et selon les indicateurs de temps, l'Etat est mis devant un fait non négligeable, qui menace sa crédibilité aux yeux du peuple tout entier. Car si en 2007, l'abstention au vote a été flagrante, pour cette année, elle le sera encore plus. L'Etat et les partis politiques sont tous deux responsables et seuls mis en cause devant cette réalité. Les réformes initiées par les hautes autorités étaient incomplètes et loin d'être abouties, alors que certains partis politiques ont tout fait pour semer le doute dans l'esprit des citoyens, leur affirmant que ces réformes ne sont «qu'un leurre», les poussant, sans le savoir à conclure que rien ne sortira du scrutin du 10 mai, comme les fois précédentes. Le peuple a perdu sa confiance en les décideurs et politiciens de ce pays depuis des années et ne croit même pas au prétendu changement que prône chacun.