La presse international reconnaît la légitimité des résultats des élections législatives du 10 mai. Dans son éditorial, le quotidien français Le Monde affirme que l'Algérie est à «contre-courant du printemps arabe». Pour l'auteur du texte, «c'est comme si rien ne s'était passé. Premier test électoral en Algérie depuis la vague du printemps arabe, les élections législatives du 10 mai ont produit un résultat quasi identique aux élections de 2007 (...) L'Algérie serait donc, si l'on en croit les chiffres officiels, hermétiquement imperméable au vent de changement qui souffle sur le monde arabo-musulman». Pour ce journal, «alors que les élections organisées depuis un an au Maroc, en Tunisie et en Egypte ont produit des assemblées dominées par les islamistes, en Algérie, au contraire, les partis islamistes ont été laminés». «ce revers est si spectaculaire qu'il est aussitôt apparu comme suspect, d'autant plus que de premières estimations, vendredi matin, avaient laissé penser que les islamistes arriveraient en deuxième position». Sur sa lancée, le quotidien a repris également les accusations de «fraude massive» lancées par l'Alliance de l'Algérie Verte. «Les élections du 10 mai ont produit une autre spécificité algérienne, beaucoup plus positive : l'irruption massive des femmes au Parlement, à la suite de l'introduction de quotas dans les listes électorales. Elles seront 145, soit près d'un tiers des députés, dans la nouvelle assemblée algérienne. Plus d'un pays européen, à commencer par la France, rêverait d'un pareil chiffre», conclut le journal. Pour sa part, l'hebdomadaire français Le Nouvel Observateur titre : «Législatives en Algérie : le statu quo pour poursuivre les réformes présidentielles ?» Cependant, ce journal reprend aussi les accusations de «manipulation» par le pouvoir proférées par les islamistes qui ont subi un «important revers, une première depuis le début du Printemps arabe». Quant au journal Libération, il a titré son papier «Le trop beau succès électoral du FLN», estimant que le score obtenu aux législatives par le parti au pouvoir «laisse sceptiques nombre d'observateurs». Pour lui, l'Algérie est le «seul pays qui saute une saison: le printemps». Le New York Times a, pour sa part, cité l'intervention du chef de la mission électorale de l'UE, José Ignacio Salafranca, dans laquelle il répondait aux allégations de fraude électorale en affirmant que l'Algérie disposait d'«un mécanisme en place pour dénoncer les abus» et que, si abus il y a eu lieu, «ce serait à la justice de décider des mesures à prendre». Le Washington Post revient sur les réactions du président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, dont la formation politique fait partie de l'Alliance de l'Algérie verte et le leader du Front du changement, Abdelmadjid Menasra, qui ont qualifié respectivement d'«illogiques» et de «contraires à la réalité» les résultats du scrutin.