Pour le moment, les partis ont paru avoir perdu leur idéologie. C'est la position des partis dit modérés. Mais n'y a-t-il que les islamistes qui veulent dénaturer la démocratie ? Celle-ci est menacée autant par les islamistes (perception générale chez les démocrates) que par les situations de parti unique. Nous sommes dans une telle situation. Le FLN peut se passer du RND mais ne le fera pas car l'électorat, qui s'est prononcé, a répondu à l'appel du Président et distribué les cartes entre les trois partis de l'Alliance autour du Président, à savoir le FLN, le RND (ces deux partis ayant défendu le programme du Président durant la campagne électorale et non le leur) et le MSP qui ne peut se concevoir dans l'opposition. La reconduction de l'Alliance ne peut pas être un facteur de diversité, de changement ou de rupture. La recomposition ne va pas se faire dans le paysage politique, mais seulement au sein du pouvoir, entre les trois partis qui composeront le gouvernement. Pourquoi vouloir croire que le positionnement du MSP est une rupture d'avec le pouvoir ? Ce parti avait pour mission (malgré lui) de démontrer qu'en Algérie, il n'y a pas de péril vert même s'il s'établissait une alliance entre les partis islamistes. Terminée cette mission, le MSP retournera au pouvoir, peut-être à une alliance plus élargie car il pourra ramener dans ses bagages les deux partis qui s'étaient alliés à lui. Terminée la légitimité historique ? Le système, en recréant le parti unique, se donne deux années, jusqu'à l'échéance de l'élection présidentielle, pour décider de quelle légitimité succéderait à la légitimité historique. Finie la légitimité historique ? Ceux qui ont fait l'histoire auront, eux-mêmes, à définir et préparer les conditions de leur succession. Il ne devrait pas y avoir des surprises et il n'y en aura pas.