L'analyse des indicateurs financiers et l'insignifiance de la consommation des budgets durant l'exercice 2011 font ressortir une situation qui inquiète et qui influe négativement sur la concrétisation des ambitions et objectifs escomptés et paralyse davantage la réalisation des projets engagés, a estimé, Mahfoud Bellabes, lors de la session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya (Apw) consacrée à la présentation, l'évaluation et l'examen du bilan d'activité de l'exercice 2011. Un bilan qui fait ressortir un faible taux de consommation de crédits alloués aux différents secteurs. «Le présent bilan sonne le déjà-vu. Le même argumentaire est avancé pour justifier l'échec de l'action de l'administration», dit-il dans son allocution. Selon le bilan présenté par le directeur de la planification et de l'aménagement du territoire (DPAT), Chenoune Khaled, il ressort qu'au terme de l'exercice 2011, pour une autorisation de programme de plus de 189 millions de dinars totalisant 1 853 opérations, tous programmes confondus, un peu plus de 106 millions de dinars, seulement, ont été consommés, soit un taux de consommation de 42,6%, l'équivalent des dépenses engagées pour les 966 opérations inscrites dans les programmes sectoriels déconcentrés (PSD) pour une autorisation de programme d'un montant global de près de 187 millions de dinars avec un reste à réaliser de près de 107 millions de dinars. Sur les 83 millions de dinars représentant les crédits de paiements, seulement 17 millions de dinars ont été dépensés à la même période, dont 14, 5% pour les PSD et 2,3 % pour les plans communaux de développement (PCD), selon le même document. «Les principaux projets inscrits depuis des années sont toujours au même point qu'il s'agisse de l'amélioration du cadre de vie, des infrastructures de base relevant de l'éducation, l'enseignement supérieur, du logement, du transport, la formation professionnelle, la santé, la culture, la jeunesse et le sport, l'hydraulique. Tous les signaux sont au rouge. Cela est plus qu'un échec», déplore le P/APW de Tizi Ouzou. Pour lui, les responsables à la tête de ces secteurs devraient rendre des comptes. «On ne peut décemment justifier cette inertie par la faiblesse de l'outil de réalisations, les contraintes foncières ou les oppositions des citoyens, ou encore, étude en cours, projet en cours de lancement, concours à mettre place, processus de choix de terrain, expropriation complexe, contraintes juridiques, appel d'offres infructueux, études à refaire, dossier à la commission nationale des marchés, levées des réserves, attente du visa du CF, etc. Des arguments sans cesse évoqués, des prétextes fallacieux qui ne résistent pas à l'épreuve de la réalité», dit-il. Pour l'essentiel, a-t-il poursuivi, le problème a été identifié, il s'agit de faire face à une bureaucratie qui constitue un véritable frein au développement local. Le P/APW reproche au contrôleur financier d'être à l'origine des blocages, de manière récurrente, des visas des marchés et contrats. «Je l'accuse d'être à l'origine des blocages que connaît notre wilaya», dit-il. «Je n'oublie pas, poursuit le P/APW, le trésorier qui excelle dans les rejets des situations et honoraires dues aux entreprises et aux bureaux d'études et l'administration des impôts qui exerce des pressions fiscales soutenues sur les opérateurs économiques. Tous ces prétextes sont, à notre sens, une permanente fuite en avant. Ils ne peuvent être acceptés, d'autant plus qu'ils hypothèquent le développement de toute une région et qu'ils participent, de ce fait, à tuer tout espoir pour une vraie prise en charge des aspirations de la population. Des mesures doivent être prises de toute urgence. Il s'agit, encore une fois, d'établir un contrat de performance en vue de résorber le retard considérable que connaît notre wilaya», suggère M. Bellabes, insistant sur la nécessité de préciser les objectifs et fixer les échéances de lancement des projets ainsi que les délais de réalisation. «Désormais, le calendrier doit être fixé d'une manière rigoureuse et régulière. Le défit du développement est à ce prix, les tergiversations doivent prendre fin.» M. Bellabes a, en outre, déploré le manque d'entreprises dans la wilaya où l'on ne compte seulement six entreprises pour 1 000 habitants. «C'est le taux le plus faible dans notre pays dont la moyenne est de 12 à 13 PME/1000 habitants», dit-il. «Ils ne sont pas nombreux, a-t-il poursuivi encore, ceux qui reconnaissent que, en plus des préoccupations communes aux Algériens en matière d'emploi, notre wilaya compte 10 000 demandeurs d'emploi chaque année. A titre d'exemple, pour l'année 2010-2011 seuls 500 emplois ont été offerts à la jeunesse de notre région qui représente 75% de la population.»