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Le rééchelonnement des dettes des PMI-PME algériennes permettra-t-il de dynamiser le tissu productif ? (II)
Publié dans La Nouvelle République le 09 - 06 - 2012

Selon la Direction générale des impôts (DGI), plus de 10 000 entreprises en difficulté financière ont déposé auprès de ses services des demandes de rééchelonnement d'une dette fiscale globale de près de 75 milliards de dinars. Au terme de la période d'inscription pour ce dispositif, le nombre des demandes déposées au niveau des services de la DGI a atteint 10 196 pour une dette fiscale à rééchelonner de 74,79 milliards de dinars.
Les obstacles à l'épanouissement de l'entreprise, qu'elle soit publique ou privée, locale ou internationale, sont l'instabilité juridique et le manque de cohérence et de visibilité dans la politique socioéconomique dans un contexte de plus en plus mondialisé, de surcroît turbulent et en perpétuel changement. Sur le terrain, on constate un système bureaucratique sclérosant, un système financier inadapté qui favorise beaucoup plus l'importation, le foncier et la faiblesse de l'adaptation du système socioéducatif aux besoins des entreprises. Or, il existe une loi économique universelle : le taux d'emploi est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité des entreprises créatrices de richesses, lié à la valorisation de la connaissance (savoir) et donc à une politique salariale qui encourage la création de la valeur. En Algérie, la dominante est l'emploi-rente grâce aux hydrocarbures et à des distributions de traitements sans contrepartie productive, donnant des taux de création d'emplois biaisés. Pour être efficace, ce rééchelonnement doit tenir compte de l'ensemble de ces contraintes, sinon c'est de l'argent distribué sans effets notables sur l'économie algérienne, qui entre beaucoup plus dans le cadre du partage de la rente des hydrocarbures. Une dépense publique croissante issue de la rente La dépense publique a été d'environ 200 milliards de dollars au cours de la période 2004-2009, et il est prévu 286 milliards de dollars entre 2010 et 2013, dont 130 de reste à réaliser pour des projets non terminés, programmés entre 2004 et 2009, soit plus de 40 % de réévaluation. Sur l'ensemble de ce montant, 70 % vont aux infrastructures qui ne sont qu'un moyen de développement, non aux entreprises et au savoir, fondement du développement du XXIe siècle. Avec 486 milliards de dollars, le taux de croissance global de l'économie algérienne aurait dû être de 12 à 15 % en termes réels. Selon un rapport de Bruxelles pour la région Mena, l'Algérie dépense deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats par rapport à des pays similaires, renvoyant à la mauvaise gestion, pour ne pas dire la corruption, qui prend des proportions dangereuses pour la sécurité nationale. Pour preuve, le taux de croissance global entre 2004 et 2011 et pour les prévisions 2012-2013 sera entre 3 et 4 %. Invoquer 6 % hors hydrocarbures n'est pas exact puisque sur ces 6 %, plus de 80 %, ce sont les filières du BTPH qui sont tirées par la dépense publique via les hydrocarbures, alors que moins de 20 % pour la contribution au produit intérieur brut iront aux entreprises pouvant faire face à la concurrence internationale. L'Algérie exporte 98 % d'hydrocarbures à l'état brut et semi-brut et importe 70 à 75 % des besoins des ménages — la facture alimentaire approche les 9-10 milliards de dollars en 2011 en dépit du programme national de développement agricole (PNDA), qui a englouti des centaines de milliards de centimes et des entreprises dont le taux d'intégration public-privé ne dépasse pas 10-15 %. Tout est irrigué par les hydrocarbures ; c'est ce que l'on appelle le syndrome hollandais. Or, tenant compte des extrapolations d'exportation, de la forte consommation intérieure, favorisée par des bas prix et des coûts croissants, et de la concurrence des énergies substituables, l'Algérie sera importatrice de pétrole dans 15 ans et de gaz conventionnel dans 25 ans lorsque la population algérienne approchera 40-50 millions d'habitants. Malgré ces dépenses inégalées depuis l'indépendance politique, l'économie algérienne est fortement dominée par le secteur tertiaire, selon les résultats préliminaires du recensement économique effectué par l'Office national des statistiques (ONS) durant le premier trimestre 2012. Le nombre d'entités économiques opérant dans le secteur tertiaire est de 853.770, soit 89 % de l'ensemble des entités économiques, ce qui dénote clairement le caractère tertiaire de l'économie nationale. Selon les chiffres de l'ONS, la répartition des entités économiques par grand secteur d'activité montre clairement la prédominance du secteur commercial avec un total de 528.328 entités, soit 55,1 % de l'ensemble des entités. Plus de 84 % de l'activité se concentre sur le commerce de détail. Le reste se répartit entre le commerce de gros et celui d'automobiles et de motocycles. En seconde position vient le secteur des services avec 325 442 entités. La panoplie des activités relevant des services est très large. Par ailleurs, environ 26% des entités du secteur exercent leur activité dans le transport avec ses différents modes et l'entreposage, 18,7% sont dans l'activité de restauration, 15,2% dans les autres services personnels, 10,2% dans les télécommunications, y compris les taxiphones, 5,4% dans les activités juridiques et comptables, 5,3 % dans les activités pour la santé humaine (médecins privés, chirurgiens privés, dentistes). Le nombre d'entités industrielles recensées est de seulement 97.202. D'après ces chiffres, 23,4% des entités industrielles interviennent dans les industries agroalimentaires (travail du grain, lait et produits laitiers, boissons...), 22,7% dans la fabrication de produits métalliques, 10,5 % dans l'habillement, 2,1% dans le travail de bois et la fabrication d'articles en bois et en liège, 1,3 % dans le textile et 1,6% dans la réparation et l'installation de machines et d'équipement. Quant aux entités relevant du secteur de la construction, elles sont de l'ordre de 8.746, soit moins de 1% (0,9%) de l'ensemble des entités économiques recensées. Autre caractéristique du tissu économique national : il est fortement dominé par le secteur privé qui compte 920.307 entités, soit près de 96% du total. La part du secteur public se situe à 2,4 % ; quant aux entreprises mixtes et étrangères, elles représentent 1,7% du total. Il est également fortement dominé par les personnes physiques (90,6 %) contre 9,4 % pour les personnes morales. Ce résultat est révélateur d'une économie basée essentiellement sur des micro-entités. Ce sont là des données officielles qui, pour la première fois, démontrent l'urgence d'une réorientation de la politique de développement fiable supposant la révision de la gouvernance et une meilleure gestion de la dépense publique. Dépasser le syndrome hollandais Le fait marquant de l'économie algérienne en 2012 est le syndrome hollandais : 98 % d'exportation d'hydrocarbures et 70/75% d'importation des besoins des entreprises publiques et privées toujours grâce à la rente des hydrocarbures avec ce couple extension de la logique rentière et de la sphère informelle décourageant tout producteur de richesses local ou étranger qui se trouve confronté à une concurrence déloyale, la facilité étant l'importation. La majorité des entreprises se caractérise par la faiblesse, voire l'inexistence de management stratégique, et l'impossibilité de la majorité des entreprises algériennes à faire face à la concurrence internationale. Le gouvernement algérien demande, depuis le 1er septembre 2005, le dégrèvement tarifaire à l'Union européenne à laquelle il est lié par un accord de libre-échange, mais l'UE n'a pas encore donné de réponse. Ces trois années de sursis suffiront-elles à mettre à niveau un tissu économique totalement délabré, sachant que l'Algérie est en éternelle transition vers l'économie de marché depuis ? Face à une aisance financière de conjoncture, pas nécessairement due au travail et à l'intelligence, nous constatons, et c'est l'avis de la majorité des rapports internationaux, une relative stabilisation macro-économique due à la rente des hydrocarbures. La raison de ce délabrement du tissu productif est la timidité, voire le mise en veilleuse des réformes micro-économiques et institutionnelles, condition sine qua non des segments hors hydrocarbures soumis à une détérioration de l'environnement des affaires. A terme, cela ne peut que conduire à une impasse économique et sociale, voire politique. Les réserves de change d'environ 188 milliards de dollars en janvier 2012 et qui seront clôturées selon le FMI à 205 milliards de dollars fin 2012, dont 90% placées à l'étranger en bons de trésor américains et en obligations européennes sont essentiellement le produit des recettes des hydrocarbures, donc une richesse virtuelle, et la problématique est de la transformer en richesse réelle. Il est clair que la croissance algérienne est volatile et tirée par la dépense publique via les hydrocarbures ; le taux de chômage est dominé par les emplois rentes ; le taux d'inflation est comprimé par les subventions mal ciblées et mal gérées et que la cotation du dinar sans les hydrocarbures s'établirait entre 300 et 400 dinars pour 1 euro. C'est alors que se pose cette équation : le gonflement de la facture des importations malgré la règle des 49/51% inopérante pour certains segments non stratégiques, du passage du Remdoc au Crédoc a été clôturé fin 2011 à plus 46 milliards de dollars, auquel il faut ajouter 11 à 12 milliards de dollars de services, soit une sortie de devises de 57 à 58 milliards de dollars. Paradoxalement, l'Algérie exportatrice d'hydrocarbures est importatrice de gasoil et d'essence super sans plomb pour plusieurs centaines de millions de dollars. Ainsi, l'économie est sous perfusion de la rente des hydrocarbures, ce qui implique des liens dialectiques entre la logique rentière et l'extension et la sphère informelle dominante contrôlant 40% de la masse monétaire en circulation et plus de 65% des segments des produits de première nécessité. D'une manière générale, on peut établir une règle durant ces quatre dernières décennies. Plus les cours des hydrocarbures sont élevés, plus les réformes structurelles sont freinées, et vice versa. Alors que la logique économique verrait l'inverse, l'aisance financière permettant d'atténuer les coûts des ajustements sociaux douloureux de ces réformes. C'est que les réformes structurelles déplacent des segments de pouvoir, les gagnants d'aujourd'hui ne sont
pas forcément ceux de demain, d'où des résistances des rentiers et l'importance d'analyser la stratégie des acteurs internes et externes favorables et défavorables aux réformes afin d'anticiper les blocages passant par le dialogue économique et social, loin de tout autoritarisme. Force est de reconnaître que les lois et la création d'institutions bureaucratiques, solution de facilité, sans s'attaquer au fonctionnement réel de la société sont souvent contredites par les pratiques sociales. (Suite et Fin)


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