A l'époque, ils s'étaient accordés pour que ces attaques et d'autres identiques ne soient pas présumées être l'œuvre d'Al Qaïda et ont cité sans la moindre critique des accusations de l'opposition selon lesquelles il s'agissait de provocations de la part du régime d'Assad. Et pourtant, le 18 mai, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, a déclaré publiquement et sans que ses commentaires aient été relayés par les médias. «Je crois qu'Al Qaïda doit être derrière cet attentat. Cela crée à nouveau de très graves problèmes.» Cela dit, les prédateurs, comme nous l'avons mentionné ci-haut, sont totalement indifférents à ce qui s'est réellement passé à Houla, tout comme ils le sont envers la souffrance en général des masses syriennes. Comme l'a déclaré l'ambassadeur britannique, Mark Lyall Grant, «donc honnêtement, peu importe quelles sont les circonstances exactes de cette atrocité. Le fait est que c'est une atrocité et qu'elle a été perpétrée par le gouvernement syrien». Pour preuve, plus de 1 400 palestiniens massacrés sauvagement à Ghaza n'ont pas déclenché cette rage dans la porcherie occidentale, comment alors, ces même nuisances pourraient-elles s'indigner pour une centaine de morts ? La responsabilité finale de Houla incombe à Washington et à ses alliés qui ont encouragé et armé une insurrection sectaire sunnite consacrée au renversement du régime Assad et à son remplacement par un gouvernement totalement subordonné à une alliance stratégique au Moyen-Orient, dominée par les Etats-Unis. Preuve multipliée par cent : un récent article de Jean Guy Allard rapporte que l'opposition syrienne prend ses quartiers d'été à Miami. Selon l'auteur de l'article, la CIA met en place un dispositif de sabotage du plan Annan et de toute tentative de paix en Syrie. Renouant avec les méthodes de la guerre froide durant laquelle elle fabriquait des groupes subversifs dans le bloc de l'Est et les intégrait dans des fronts combattants internationaux, la CIA a organisé à Miami un séminaire de formation joint pour les opposants armés cubains et syriens. En recourant aux milieux cubano-américains agissant sous leur emprise à Miami, ainsi qu'à des opposants syriens vivant sur leur territoire, les services de renseignement des Etats-Unis tentent d'associer Cuba aux troubles qui secouent actuellement la Syrie, comme le suggère une dépêche datée depuis Miami de l'agence espagnole EFE qui révèle que des dissidents syriens et cubains sont en train de créer un front pour combattre Castro et El-Assad». «Les oppositions syrienne et cubaine ont constitué aux Etats-Unis un front uni pour la liberté et la démocratie des deux pays qui avait pour but de combattre les régimes dictatoriaux, affirme la correspondance de l'agence madrilène, basée à Miami, ville considérée comme le siège de tous les complots anticubains ourdis aux Etats-Unis. Alors ? Cet alibi va-t-il réveiller les démons de la Nakba ? (Suite et fin)