Publiquement, le gouvernement Obama concentre ses efforts pour l'obtention de l'appui de la Russie en vue d'un départ progressif d'Assad, inspiré par le transfert de pouvoir au Yémen. Le sénateur républicain John McCain a accusé Obama d'adopter une politique étrangère «inepte» en négociant avec la Russie alors que l'adversaire républicain d'Obama dans les élections présidentielles Mitt Romney insiste pour que les Etats-Unis «collaborent avec des partenaires pour organiser et armer les groupes d'opposition syriens de façon à ce qu'ils puissent se défendre eux-mêmes». Obama feint d'hésiter à lancer le genre d'offensive directe dirigée par l'OTAN et menée l'année dernière en Libye. Mais ses critiques républicains ne font que dire ouvertement ce que la Maison-Blanche est déjà en train de faire secrètement dans ce qui pourrait bientôt devenir une guerre totale par procuration menée au nom de l'Amérique par la Turquie et les régimes du Golfe. Rien de ce qui est dit par les principales puissances ou médias de masse sur Houla et la guerre civile en Syrie ne peut être pris au sérieux. Houla est présenté de façon à remplir la même fonction politique que les atrocités perpétrées dans l'ancienne Yougoslavie et ailleurs en fournissant une justification pour une intervention impérialiste. Pour commencer, il n'existe pas même de compte-rendu complet des événements en soi et qui sont contestés.Le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Maskdissi, a dit que les combats avaient débuté après que des «centaines de tireurs lourdement armés et portant des mitrailleuses, des mortiers et des missiles antichars» ont lancé une attaque contre cinq positions de l'armée syrienne, attaque qui a duré neuf heures. Trois soldats sont morts et 16 autres blessés. Accusant les terroristes pour les morts qui s'ensuivirent, il a dit que, durant le conflit, «des enfants, des femmes et d'autres gens innocents ont été tués chez eux et ce n'est pas ce que l'armée syrienne fait. La méthode pour tuer a été brutale». Les militants de l'opposition ont admis des affrontements entre l'armée et les insurgés mais accusent les miliciens Shabiha pro-régime pour ces morts. Le chef de la mission d'observation de l'ONU en Syrie, le général Robert Mood, a publié un rapport déclarant que «des obus d'artillerie et de chars ont été tirés sur un quartier résidentiel» tout en reconnaissant que des blessures occasionnées par des tirs à bout portant, des coups de poignards et de «graves exactions physiques» étaient les causes principales des décès. Mood est cité pour avoir dit : «Tout ce que j'ai pu apprendre sur le terrain en Syrie, c'est qu'il ne faut pas que je tire des conclusions hâtives». Il convient aussi de rappeler que les médias et les politiciens occidentaux ont réagi aux précédentes atrocités, tels l'attentat à la voiture piégée du 10 mai à Damas qui a tué 55 personnes, avec beaucoup moins d'indignation et une plus grande prudence quand il s'est agi d'en répartir la responsabilité. (Suivra)