De violents affrontements ont opposé des milliers d'islamistes avec les forces de l'ordre dans la capitale tunisienne. Des «barbus», issus de la mouvance salafiste, aidés par des milliers d'islamistes et des chômeurs, ont attaqué et saccagé plusieurs édifices publics à de différents endroits de Tunis. Les assaillants ont brûlé le tribunal et incendié plusieurs commissariats de police. Au même moment, un émir islamiste a appelé les Tunisiens à la révolte, pour la prière de vendredi prochain. Des camions de la Protection civile, dépêchés sur les lieux pour éteindre les flammes, ont été incendiés. Selon des témoignages, les affrontements ont éclaté dans plusieurs endroits de la capitale, notamment au Kram, la Marsa, Ettadhamen, El Intilaka, et à Sidi Hassine. Les mêmes témoignages ajoutent qu'avant ces violences, les islamistes ont menacé les autorités du pays d'annuler une exposition artistique, chose qui n'a pas été faite. Plusieurs rues ont été bloquées par les manifestants qui ont mis le feu aux pneus. Au même moment, des dizaines de barbus ont tenté de prendre d'assaut un commissariat de police, obligeant les forces de l'ordre à tirer en l'air pour repousser les assaillants. Ce n'est pas le cas du poste de police qui se trouve à Carthage Brisa qui fut, lui par contre, incendié par la foule. Des militaires ont été appelés en renfort et bloqué les rues, menant vers la présidence de la République et le ministère de l'Intérieur. Le palais Abdellia a fait, également, l'objet d'attaques d'extrémistes détruisant certaines œuvres, exposées à l'occasion de la 10e édition de la manifestation «Le Printemps». Les violences qui ont débuté au même moment et dans plusieurs endroits auraient été organisées et préparées à l'avance, a indiqué un fonctionnaire du ministère de l'Intérieur. Des dizaines d'islamistes ont été arrêtés par les forces de l'ordre mais aucune information n'a filtré sur les nombres de victimes de ces affrontements. Un jeune extrémiste s'est adressé aux Tunisiens, les appelant sur les réseaux sociaux à la révolte vendredi prochain. «Préparez-vous pour un soulèvement populaire après la prière du vendredi», a lancé le chef islamiste. Dans son discours, Abou Ayoub a incité les islamistes à attaquer la chaîne de télévision Nessma. Il n'a pas manqué également de s'adresser au président Moncef el Marzouki, l'accusant d'avoir failli à ses promesses.