Dans un climat tendu, les électeurs égyptiens votent hier et aujourd'hui pour élire leur nouveau président de la République. A l'instar des pays arabo-musulmans, le train de la démocratie n'étant pas encore arrivé, le peuple égyptien aura à faire le choix entre un général (Etat policier) ou un morchid (régime théocratique). Le principe veut que les citoyens appliquent la citation qui dit : «Entre deux maux, il faut choisir le moindre». Ce n'est pas loin de la réalité car le choix a été déjà fait et ce deuxième tour n'est qu'une simple formalité. Des milliers d'Egyptiens ont afflué aux urnes pour accomplir leur devoir électoral. Les forces armées se sont déployées dans la capitale et dans l'ensemble des villes égyptiennes pour assurer le bon déroulement du scrutin. Le général Ahmed Chafik, ex-Premier ministre de Hosni Moubarak, est le mieux placé pour être le nouveau président égyptien. Au premier tour, les deux «finalistes» étaient presque à égalité : 25% des voix pour Mohamed Morsi et 24% pour Ahmed Chafik. Au cours du second tour, le candidat du pouvoir, en l'occurrence Ahmed Chafik, devancerait son concurrent et serait le nouveau président de la République égyptienne, bien sûr sauf très grande surprise, selon plusieurs paramètres. La dissolution du Parlement et du Sénat à majorité islamiste à la veille du deuxième tour des élections avait pour but de déblayer le terrain pour permettre au futur Président de rétablir l'ordre dans le pays. Les forces armées n'accepteraient jamais de remettre les «clefs» du pays à une personne qui a juré de détruire l'Etat républicain. Les dirigeants de l'armée ne veulent pas connaître le même scénario qui a été réservé à leurs confrères iraniens après l'arrivée des islamistes au pouvoir. Pour rappel, des dizaines de hauts dirigeants militaires iraniens ont été exécutés par pendaison par les mollahs. Le candidat du pouvoir Ahmed Chafik a indiqué que la sécurité sera rétablie et que l'anarchie ne sera que du passé. L'autre finaliste dans ces élections, M. Morsi, a promis d'instaurer la charia s'il sera élu. «Dans le cas où il y aurait des fraudes, le peuple égyptien est prêt à descendre dans la rue pour sauver la révolution», a déclaré M. Morsi. Seuls les intégristes rejoignent Mohamed Morsi dans cet aspect, mais la plupart des islamistes le désapprouvent. C'est le même cas pour les milliers d'égyptiens coptes et plusieurs catégories de citoyens tels que les artistes et autres. «Au moment où le monde avance, le candidat islamiste nous propose de revenir aux années de l'ignorance et cela ne pourrait pas être accepté par le peuple égyptien», a déclaré l'actrice Ilhem Chahine.