Les adversaires du secrétaires général du FLN ne se sont pas démobilisés, bien au contraire. Après l'échec de la médiation annoncée par Abdelkader Hadjar vendredi après-midi, les deux parties sont plus que jamais déterminées à gagner ce bras de fer. La bataille procédurale, et les manœuvres en soubassement perdurent entre loyalistes et redresseurs d'un parti politique mis à mal par les ambitions personnelles et l'esprit de la smala politique qui est apparu ces dernières années. La cassure au sein du plus vieux parti algérien est bien réelle après les violences qu'imputent les frondeurs aux partisans de Belkhadem. Les brutalités et grossièretés ont été privilégiées dès l'envahissement de la tribune de la salle où devait se tenir la réunion ordinaire du comité central du FLN ; en fait, les échauffourées ont commencé dès la matinée avec l'arrivée du SG qui s'est vu conspuer par des contestataires lui criant à la face «dégage». Selon des témoignages concordants émanant des militants FLN, des baltaguia ont été recrutés pour assurer le service d'ordre ; cette mission a été assurée par les mouhafhadas de Tipasa, Aïn Defla et Médéa. Or, cette mission était du ressort des mouhafhadas de la wilaya d'Alger. «On a même remarqué la présence d'agents de sécurité travaillant à Alger dans des APC FLN. Nous avons filmé ces individus non militants, bien sapés pour la circonstance, alors qu'ils n'avaient pas à y être. Le service d'ordre aurait du normalement être confié aux militants de la wilaya d'Alger comme d'habitude. Ces manœuvres n'étaient pas dénuées d'arrière-pensées, car elles étaient susceptibles de générer de graves conséquences», a indiqué notre source. Plusieurs membres du comité central se sont regroupés au niveau de la mouhafhada à la place du 1er-Mai, à Alger, pour signifier aux journalistes présents que «Belkhadem n'a plus la légitimité pour continuer à gérer le parti FLN». De cette réunion, un communiqué a été rendu public où on pouvait lire que : 1) Belkhadem sera poursuivi en justice pour ses dépassements. 2) Qu'il sera organisé une vaste campagne médiatique à l'endroit de l'opinion publique pour dénoncer les agissements scandaleux de Belkhadem, ses dépassements, ainsi que les différentes manœuvres pour modifier les règles et le fonctionnement du parti FLN. 3) Belkhadem constitue pour le parti FLN et la stabilité du pays un énorme risque ; il doit déposer sa démission dans les meilleurs délais. 4) Belkhadem doit se retirer de la session ordinaire du comité central du Front de libération nationale. Résumant la situation, M. Bourzame affirme que «Belkhadem refuse toujours le principe du scrutin à bulletin secret. Nous avons 48 heures devant nous. Belkhadem devra démissionner ou il plongera le FLN dans une grave crise dont il assumera les conséquences». Quant à Boudjemâa Haïchour, sa revendication pour une sortie de crise implique que Abdelaziz Belkhadem démissionne de son poste de secrétaire général du FLN avant la tenue de la nouvelle session ordinaire du comité central du parti. «La situation est grave. L'entêtement de Belkhadem à rester à la tête du FLN pourrait provoquer des affrontements entre ses partisans et ses adversaires», prévient M. Haïchour, membre du comité central et l'un des initiateurs du mouvement de fronde contre Belkhadem.