Selon Ahcène Aït Amara, directeur de l'assainissement et de la dépollution au ministère des Ressources en eau, qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, au début de l'année 2016, la restauration écologique de l'oued El-Harrach sera achevée. Il rappelle que l'oued prend sa source dans l'Atlas blidéen, du côté de Hammam Ellouane, long de 67 km dont quelque 18 km traverse le territoire de la wilaya d'Alger. Il s'agit, dit-il, de dépolluer l'oued et de le rendre navigable sur un tronçon près de l'embouchure. Les travaux qui dureront 42 mois pour un coût de 38 milliards de dinars consistent d'abord en des aménagements hydrauliques, pour élargir la section de l'oued, jusqu'à 200 mètres. Il faudra également procéder au dragage du lit de l'oued pour en enlever toute la vase qui s'est accumulée depuis 50 ans et même plus. Cette vase est très polluée, précise-t-il. Un fois cette opération de dragage réalisée, l'oued sera navigable. L'oued El-Harrach pose deux problématiques, résume Ahcène Aït Amara. Il y a la pollution par les rejets industriels, dangereux, la pollution par les rejets domestiques et la pollution par les rejets issus des activités agricoles. Il y a aussi, deuxième problématique, les inondations. Concernant les rejets domestiques issus des habitations le long du cours de l'oued, ils sont traités par la station d'épuration de Baraki qui avait été réalisée dans le cadre du plan d'assainissement mis en œuvre dans les années 80. Elle est entrée en fonctionnement au début des années 90, puis mise à l'arrêt et relancée il y a quelques années. La station de Baraki connaîtra une extension pour doubler ses capacités et les porter à 1,8 millions d'équivalents/habitants, ce qui en fera la plus grande au niveau du continent africain. Par ailleurs, deux stations d'épuration destinées aux rejets industriels seront implantées pour compléter l'épuration des eaux qui sont rejetées dans l'oued. Les travaux actuels sont réalisés sur la base d'une étude faite par le sud-coréen Daewoo et la société algérienne Cosider. L'aspect paysager est privilégié, fait savoir M. Aït Amara. Des centaines d'arbres seront plantés et il y aura des jardins filtrants qui rempliront une fonction de dépollution. Des terrains de jeux seront créés dans la proximité de l'oued. M. Aït Amara souligne que la problématique des inondations a été prise en charge. L'embouchure a été dégagée ainsi que les berges, ce qui permet l'écoulement des eaux vers la mer. Il y a un réseau de collecteurs d'eaux usées de 200 km. Il s'agit, souligne-t-il, de prévoir la crue centennale.