Tel est le slogan de cette septième édition du Festival national des Aïssaoua dont le coup d'envoi a été donné mercredi dernier par Abderrahmane Kadid, wali de Mila. Ce festival d'une durée d'une semaine (du 13 au 19 juin), a regroupé près d'une trentaine de troupes aïssaouies venues de toutes les régions du territoire national, en sus de deux autres groupes de Tunisie et de Libye. L'entame a été donnée par plusieurs troupes folkloriques qui ont sillonné quelques artères de la ville pour se retrouver dans la grande cour de la maison de la Culture M'barek-El- Mili, fief du festival. Une ambiance festive qui a drainé un large public secoué de temps à autre par les troupes de baroudeurs. Suite à ce prélude, la délégation officielle a visité une grande exposition, rénovée cette année avec un décor simple et d'une riche substance : vieux manuscrits, photos anciennes, textes de conférences, etc. Après l'entame donnée par le wali, place au spectacle où se sont relayées les troupes Ennour de Mila, Moulay Etayab d'El Bayadh, Djoussour de Constantine et El Hilalia de Ghardaïa, qui ont agrémenté le public présent. Une première soirée qui a connu un engouement particulier de la part des familles et des jeunes. Ce qu'espéraient les organisateurs dont le premier souci, selon Mohamed Zetili, directeur de la Culture de Mila et commissaire du Festival, reste toujours la vulgarisation de cette Tariqa encore mal connue par le large public. «Dans cette optique, nous avons ont opté pour une approche progressive pour une vulgarisation de cette Tariqa, mal comprise parmi un large public, et souvent, sujette à toutes formes de supputations. Ainsi, depuis sa prise en charge en 2006 par la wilaya de Mila, chaque édition de ce festival a jeté un peu de lumière sur l'un des aspects de la tariqa aïssaouia : «Sur les traces du passé», «La zaouia comme vecteur scientifique », «Philosophie des incantations», «Le rôle de la zaouia dans l'affirmation de l'identité culturelle», «La tariqa aïssaouia comme expression artistique» ont été les thèmes abordés au cours des précédentes éditions, pour laisser place au rôle des jeunes dans l'art aïssaoui, thème qui sera traité au cours de cette édition», a indiqué Mohamed Zetili lors d'une conférence de presse tenue dimanche dernier. L'objectif étant de créer une symbiose entre cet art porteur de valeurs spirituelles et le public présent qui, au fur et à mesure, a saisi le sens des pratiques aïssaoui, ce qui de prime abord s'est répercuté sur sa participation active à ces festivités. Pour la suite du programme, les matinées seront réservées aux conférences qui seront animées par des spécialistes dans ce domaine, ce qui de facto permettra de débattre d'un bon nombre de questions relatives à l'art aïssaoui, alors que des soirées quotidiennes seront abritées par la maison de la Culture M'barek-El-Mili. Pour ce qui est de l'animation de proximité, elle bénéficiera notamment à d'autres localités telles que Grarem Gouga, Teleghma, Oued Endja, Chelghoum Laïd et Ferdjioua. Afin d'assurer la réussite de cette édition, plusieurs dispositions ont été également prises par les organisateurs : en dehors de la salle de la maison de la Culture d'une capacité d'accueil de 800 places, un écran géant a été également installé dans la grande cour de ce site en vue de permettre au large public de suivre les spectacles. Enfin, sur le plan médiatique, notons cette année la participation de la chaîne tunisienne Nessma avec laquelle un accord a été signé pour la couverture du festival. Ambitions obligent, les organisateurs de ce festival comptent lui donner une envergure maghrébine, pour peu toutefois que les capacités d'accueil le permettent.