La ville sainte palestinienne d'El-Qods est menacée par des projets israéliens prévoyant le transfert d'écoles militaires juives sur un lieu saint de l'Islam, ont rapporté hier des médias. Selon ces mêmes sources, l'occupant israélien veut transférer à El-Qods-Est des écoles militaires situées près de Tel-Aviv, un projet qui menace le symbole du patrimoine religieux palestinien et des musulmans. Israël prévoit le transfert des ces écoles militaires sur une superficie de 3,2 hectares à El-Qods-Est, un secteur qu'il a annexé en 1948. Une annexion vivement dénoncée et non reconnue par la communauté internationale. Ce projet juif, annoncé par le ministère israélien de la Guerre, prévoirait la construction de logements pour 1.400 militaires, de salles de conférences, de salles de sports, de bureaux et de bibliothèques à El-Qods-Est. Cette énième provocation israélienne aggrave davantage une situation catastrophique dans les territoires palestiniens occupés, et menace de tuer toute chance de relancer le processus de paix israélo-palestinien, à l'arrêt depuis fin octobre 2010 en raison de la poursuite de la colonisation juive. Outre ses projets militaires, l'occupant israélien ne cesse d'approuver de nouveaux plans de colonisation à El-Qods et en Cisjordanie, ce qui a suscité de fortes indignations des Palestiniens. La communauté internationale s'est contenté jusqu'ici, de condamner ce genre de violations israéliennes, mais sans adopter des mesures fermes pour mettre un terme aux agressions et aux dépassements quotidiens israéliens contre le peuple palestinien. Notons que sur le front politique, le président palestinien Mahmoud Abbas a reconduit lundi Salam Fayyadh au poste de Premier ministre, et l'a chargé de former un nouveau gouvernement, à cinq mois de la tenue d'élections locales décidées par l'Autorité nationale palestinienne. Le président "Abbas a reconduit Fayyadh dans ses fonctions et lui a demandé de former le nouveau gouvernement", a rapporté l'agence palestinienne Wafa. Premier ministre depuis 2007, M. Fayyadh avait présenté lundi matin la démission de son cabinet à M. Abbas qui l'a acceptée. Lors d'un Conseil des ministres à Ramallah, en Cisjordanie, M. Fayyadh a informé ses ministres avoir présenté officiellement la démission de son cabinet au président. Ces changements interviennent deux jours après l'annonce par l'Autorité palestinienne de la tenue d'élections locales le 9 juillet prochain, un scrutin, le premier depuis 2006, qui vise à renouveler la direction palestinienne dans un contexte marqué notamment par le blocage continu du processus de paix avec Israël et aussi par l'absence d'un accord de réconciliation nationale. Ils interviennent aussi quelques jours après la démission du chef des négociateurs palestiniens Saëb Arekat, qui a expliqué sa démission par la "responsabilité qu'il assumait pour le vol de documents dans son bureau", documents qui, selon lui, ont été "falsifiés". M. Arekat faisait référence aux centaines de documents confidentiels diffusés fin janvier par la chaîne El-Jazeera, couvrant les pourparlers de paix israélo-palestiniens depuis 1999, interrompus depuis plusieurs mois. Ces "documents confidentiels" montraient, selon la chaine satellitaire, que les négociateurs palestiniens étaient prêts en 2008 à d'importantes concessions sur El-Qods Est et le sort des réfugiés. Les négociations de paix israélo-palestiniennes sont dans l'impasse depuis fin octobre 2010 en raison de la poursuite de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés. Quant au processus de réconciliation nationale, il reste toujours en cours mais sans accord en vue entre les différentes factions palestiniennes, notamment avec le parti Fatah du président Abbas, et le mouvement de résistance Hamas. Sur cette question, l'ONG palestinienne de défense des droits de l'homme "le Centre El-Mizane" a vivement insisté lundi sur la nécessité pour tous les Palestiniens de "travailler davantage pour concrétiser la réconciliation nationale palestinienne" avant les élections de juillet prochain. Elle a exhorté "les différentes factions à chercher les moyens de parvenir d'abord à une entente nationale pour organiser un scrutin crédible, libre et transparent, censé mettre fin aux divergences et concrétiser la réconciliation nationale".