Les propriétaires des hôtels et des restaurants ont été sommés par le gouvernement tunisien de fermer leurs portes pendant la journée au cours de ce mois de ramadhan. Par cette décision, les autorités tunisiennes ont rendu le jeûne obligatoire pour tous. Une première en Tunisie sous l'ère des islamistes. En effet, il a été demandé aux gérants des hôtels et des restaurants touristiques de ne pas servir de repas pendant le jeûne que ce soit aux étrangers ou aux Tunisiens. Ils peuvent en revanche servir des plats aux étrangers à condition de les emporter chez eux. Au centre-ville de Tunis, à la mi-journée du vendredi, la majorité des cafés et salons de thé ont tiré leurs rideaux et plié leurs chaises en attendant la rupture du jeûne. N'empêche que certains cafés et gargotiers ont ouvert et accueillent les non-jeûneurs ou les touristes – dans la discrétion – pour boire un café ou encore fumer une cigarette. Une nouveauté cette année : des passants n'ont pas cessé d'insulter et de lancer de gros mots à leur encontre tout en les accusant d'être des mécréants. Plusieurs autres ont été menacés alors qu'ils étaient attablés. Il y a un mois, des extrémistes ont menacé de s'en prendre aux non-jeûneurs et aux établissements qui serviront à boire et à manger. Plusieurs cheikhs ont appelé ces derniers jours dans leurs discours à punir les non-jeûneurs. La décision prise par les autorités aurait certainement un lien avec le risque de la colère des salafistes. Cet état de fait influera beaucoup sur l'économie du pays qui se trouve déjà dans le rouge.