Après l'échec essuyé aux élections législatives et la défection de plusieurs de ces cadres, le parti islamiste du MSP traverse une crise sans précédent qui pourrait être fatal au parti. Alors que tout le monde s'attendait à une éventuelle démission de son président, Bouguerra Soltani refuse de partir expliquant qu'il a été élu par le congrès et s'il devait partir c'est par la même manière. Lors de la tenue du conseil consultatif du MSP, Bouguerra Soltani a déclaré qu'il n'était pas prêt à remettre sa démission avant le prochain congrès. Dans son discours prononcé à l'ouverture de la session ordinaire du conseil consultatif, il a également exclu la tenue d'un congrès extraordinaire pour élire son successeur. «J'ai été élu par le congrès, je partirai de la même manière», a-t-il ensuite expliqué aux journalistes. Afin de détourner les vrais problèmes qui secouent son parti le président du MSP a appelé à la dissolution de l'Assemblée populaire nationale pour en élire une nouvelle après la révision de la Constitution. La révision de la Constitution devrait avoir lieu, selon lui, dans les meilleurs délais par le biais d'un référendum populaire. Défait dans les dernières élections, Bouguerra Soltani s'est auto-invité, déclarant qu'il est prêt à prendre part à un gouvernement d'union nationale constitué de «sept ou huit partis». Pour lui, cette option n'est pas «en contradiction» avec la décision prise par le parti de quitter le gouvernement. Evoquant les départs annoncés de plusieurs de ses militants, le président du MSP a indiqué je cite : «Tous ceux qui ont choisi un autre chemin prendront leur responsabilité car le parti est au dessus de tous». La porte est ouverte pour les cadres qui veulent réintégrer le parti, a-t-il conclu. Des informations émanent des proches du parti, quatre hauts cadres de ce mouvement ont claqué la porte. Certains militants du parti islamiste accuse leur président de tenir la langue de bois. « Si Monsieur Soltani veut réellement mettre le parti au dessus de tous, il devrait commencer par lui-même» ont-ils déclaré. Bouguerra Soltani préconise la dissolution du Parlement et l'organisation de nouvelles législatives Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, a préconisé vendredi à Alger la dissolution du Parlement et l'organisation de nouvelles élections législatives. M. Soltani a indiqué dans une allocution à l'ouverture des travaux de la session ordinaire du conseil consultatif du MSP qu'à défaut de cela (dissolution du Parlement), il préconise alors de soumettre la Constitution au «référendum populaire» avant l'organisation des élections législatives. Il a en outre appelé à «la formation d'un gouvernement d'entente nationale à large base», d'une instance nationale impartiale de surveillance des élections et d'une Commission nationale de supervision des élections». Soulignant que le MSP «a toujours placé l'intérêt national au dessus de son intérêt», M. Soltani a estimé que «la situation du pays ne changera que si le président de la République présente dans un nouveau discours les contours principaux du futur paysage politique avec notamment la révision de la Constitution». Au sujet de la démission de certains cadres du MSP dont l'ancien ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, M. Soltani a précisé que son parti «est un mouvement d'institutions et ses décisions sont astreignantes pour tous», soulignant que «celui qui n'apprécie pas les décisions prises doit savoir que le mouvement est plus important que les individus». « Cette page est définitivement tournée et nous sommes devant des défis et un avenir prometteur», a-t-il estimé. Le président du conseil consultatif national du MSP, Abderrahmane Saidi a souligné, pour sa part, le rôle du Mouvement sur la scène politique nationale mettant en avant son rôle en tant que «facteur de stabilité» en Algérie. Cette session ordinaire procédera à une évaluation globale de la précédente étape et établira une vision prospective des prochaines échéances dont les élections locales et la révision de la Constitution, a-t-il souligné. «Nous avons assez de courage et de sincérité qui nous permettent d'examiner et de traiter les questions sensibles et conflictuelles avec objectivité et à cœur ouvert», a dit M. Saidi au sujet de la situation interne du Mouvement. Les travaux de la session ordinaire de conseil consultatif national du MSP se poursuivent à huis clos. «Les démarches se poursuivent pour la réintégration des cadres démissionnaires» Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, a affirmé vendredi à Alger que les démarches se poursuivaient pour la réintégration des cadres démissionnaires au sein du MSP. M. Bouguerra a précisé en marge des travaux de la session ordinaire du conseil consultatif national du MSP que «les contacts sont toujours en cours pour la réintégration de ces derniers (cadres) dans les rangs du Mouvement». «J'ai personnellement contacté certains d'entre eux pour les convaincre de revenir et de participer au prochain congrès du Mouvement en leur assurant que leurs propositions pour changer la ligne politique du parti étaient les bienvenues». Quant à la réponse des cadres concernés, il a indiqué que certains ont été réceptifs». «Il y a une marge de liberté pour celui qui n'est pas convaincu de la ligne que nous suivons, s'il opte et persiste dans son choix, nous tentons alors de le réintégrer au sein du mouvement et le ramener à nos orientations», a-t-il souligné. «Les avis et les points de vue divergent au sein du Mouvement mais il est inacceptable que celui qui conteste les décisions des instances décide de s'y retirer. Nous avons défini les règles du jeu et activé suivant ces règles, nous devons donc nous y soumettre», a-t-il encore souligné. Le Mouvement, a-t-il soutenu, est un Mouvement d'institutions et non de personnes». «Nous espérions que nos frères (cadres contestataires) viennent aujourd'hui, posent et défendent leurs points de vue. Nous respecterons leurs décisions mais si elles n'obtiennent pas la majorité, il faudra revenir aux règles de la démocratie qui veut que la majorité l'emporte sur la minorité», a-t-il affirmé. Concernant son éventuelle démission du poste de président du MSP, M. Bouguerra Soltani a démenti ,affirmant «je ne démissionnerai pas à moins que le congrès décide autrement». Il a indiqué que le prochain congrès du MSP est prévu pour le premier trimestre de 2013 et pourrait se tenir en janvier. Le responsable de l'organisation et président du groupe parlementaire MSP, Naamane Laouar, avait affirmé que le Mouvement a reçu «officiellement» la démission du député Amar Ghoul, et du membre du bureau national, Lotfi Ahmed. Dans une déclaration, M. Laouar a indiqué que le MSP n'avait reçu que ces deux démissions, précisant que pour ce qui est de M. Mohamed Djemaa, le bureau n'avait reçu aucune démission officielle. M. Laouar a toutefois reconnu que Djemma avait exprimé «verbalement» sa volonté de démissionner. Deux demandes de démission Le mouvement de la société pour la paix (MSP) a reçu la démission «officielle» du député Amar Ghoul, et du membre du bureau national, Lotfi Ahmed, a affirmé le responsable de l'organisation, président du groupe parlementaire MSP Naamane Laouar. Dans une déclaration, M. Laouar a indiqué que le MSP n'avait reçu que ces deux démissions, précisant que pour ce qui est de M. Mohamed Djemaa, le bureau n'a été destinataire d'aucune démission officielle jusque-là. Il a souligné cependant que ce dernier avait émis «verbalement» le vœu de démissionner. «Aucun président de bureau de wilaya ou central n'a présenté de démission», a encore ajouté M. Laouar assurant que la situation était «stable» dans les wilayas. Il a, à ce propos, annoncé que le bureau national du MSP se réunira cet après-midi pour se pencher sur les deux démissions «en présence des concernés (Amar Ghoul et Lotfi Ahmed) et entendre leurs motifs». D'autre part, il a tenu à faire remarquer que certains journaux sont à la recherche du «sensationnel», ajoutant qu'en cas de démissions d'autres membres, la question est, selon lui, naturelle» et cela arrive dans n'importe quel parti. Par ailleurs, le Majless echoura (conseil consultatif) du MSP a tenu hier sa session ordinaire qui sera consacrée aux questions d'ordre organisationnel (y compris les démissions), l'évaluation des législatives 2012, la situation politique générale et la préparation des prochaines élections locales.