Le Président du conseil national de transition n'a pas trop gardé le silence au sujet du soulèvement qui a ébranlé la Libye. Mustapha Abdeljalil, premier responsable de la rébellion, persiste et signe : «Le Qatar a bel et bien financé la révolution libyenne.» Ainsi, après la Tunisie, le Yémen et la Syrie, c'est la Libye qui confirme officiellement la main du Qatar dans ledit «Printemps arabe». «Celui qui nie le rôle joué par le Qatar dans la révolution libyenne est un ingrat», a déclaré Abdeljalil. Le Président du CNT a indiqué que le Qatar a investi plusieurs milliards de dollars dans la révolution libyenne. Selon le président du CNT, plusieurs dirigeants de l'opposition libyenne ont obtenu des aides financières de Doha. Dans la foulée, Mustapha Abdeljalil a tiré à boulets rouges sur certains responsables de l'opposition les accusant d'avoir détourné des aides financières destinées à la révolution. A ce sujet, le Président du CNT n'a pas donné les noms des responsables qui ont reçu de l'argent du Qatar. Toujours et selon Mustapha Abdeljalil, le Qatar a beaucoup aidé les groupes islamistes en Libye. «La politique de Doha consiste à instaurer des régimes islamistes pour gouverner par le biais de la charia les pays arabes», a indiqué Mustapha Abdeljalil. Les déclarations du Président du Conseil de transition impliquant le Qatar dans la rébellion libyenne n'est pas une surprise. Bien avant lui, l'opposant de Kadhafi et ex-ambassadeur libyen aux Nations unies, M. Chalgham, avait confirmé le rôle important joué par le Qatar dans la révolution libyenne. Même après la chute du régime de Kadhafi, Abderrahmane Mohamed Chalgham avait accusé les dirigeants de Doha de vouloir faire de la Libye un département du Qatar. Par ces déclarations, Mustapha Abdeljalil et en sa qualité du Président du CNT a confirmé et à titre officiel la main du Qatar dans le soulèvement populaire à l'origine de la chute de l'ex-régime Libyen. Auparavant, c'est l'ex-Président du Yémen qui a accusé le Qatar d'avoir véhiculé le soulèvement populaire dans son pays. Ali Abdallah Salah a déclaré que la «révolution» dans son pays a été orchestrée et dirigée depuis Doha. A l'heure actuelle, c'est la Syrie qui souffre dudit «printemps arabe». Le Président Bachar Al-Assad et les autorités syriennes accusent directement le Qatar d'être à l'origine de ce qui se passe dans le pays. Ainsi trois pays sur cinq, à savoir la Tunisie, la Libye, le Yémen et la Syrie ont accusé officiellement le Qatar d'être à l'origine dudit «Printemps arabe». En Tunisie, si les responsables gardent toujours le mutisme, ce n'est pas le cas des «révolutionnaires». Au cours de la réunion qui a regroupé les «amis de la Syrie», ces derniers se sont pris violemment au ministre des Affaires étrangères du Qatar le traitant de tous les noms. «Dégagez, nous ne voulons pas de votre argent», ont scandé les milliers de manifestants tunisiens qui ont tenté de chasser par la force le représentant du Qatar. En somme, il ne reste qu'à savoir si le régime de Moubarak a été oui ou non destitué à partir de Doha. Attendons pour voir.