Le bilan d'un mois en Syrie nous incite à croire que les seuls perdants sont les milliers de civils victimes d'un « jeu de la mort » auquel prennent part plusieurs forces en conflit. Affrontements ou pseudo-affrontements diplomatiques sur fond d'un cataclysme régional, telle serait la première question à poser dans une situation où la désinformation constitue la première arme des prédateurs. Intox à outrance. Le 21 juillet dernier, un lecteur d'InfoSyrie.fr signale que «la chaîne Syria TV, actuellement disponible sur Nilsat et Arabsat, n'est plus la bonne, c'est une chaîne montée de toutes pièces par les Occidentaux». Afin de lutter contre cette guerre médiatique, le ministère de l'Information syrien, cité par l'agence SANA, a publié un communiqué dans lequel il met en garde contre l'existence d'une chaîne satellitaire portant le sigle de la satellitaire syrienne et diffusant actuellement des chants patriotiques en prélude à un traquenard médiatique qu'on a déjà dénoncé et qui pourrait commencer sa diffusion au moment de la disparition du bouquet des chaînes de télévision syriennes, attendue à tout moment. Le ministère a aussi indiqué que «pour poursuivre la diffusion de nos chaînes, il faut s'assurer de l'authenticité des programmes et des présentateurs syriens, car cette fausse chaîne ou autre n'ayant aucune relation avec notre presse nationale est considérée comme une piraterie médiatique démasquée». Cette opération d'intox a déjà été signalée par le journaliste Thierry Meyssan dans un article publié le 10 juin dernier, sous le titre «L'OTAN prépare une vaste opération d'intoxication». Dans ce sens, Meyssan «anticipe» : «Dans quelques jours, peut-être dès vendredi 15 juin à midi, les Syriens qui voudront regarder les chaînes nationales verront celles-ci remplacées sur leur écran par des télévisions créées par la CIA. Des images réalisées en studio montreront des massacres imputés au gouvernement, des manifestations populaires, des ministres et des généraux donnant leur démission, le président Assad prenant la fuite, les rebelles se rassemblant au cœur des grandes villes, un nouveau gouvernement s'installant au palais présidentiel...» Selon d'autres sources, «les signaux pirates sont envoyés depuis l'Australie, probablement depuis une base de la NSA américaine». Dans cette campagne d'intoxication, certains observateurs se sont demandés si l'assaut de Damas a été une mise en scène ou une réalité. C'est ce qu'a reporté en tout cas La Voix de la Russie : «Le budget du ‘'printemps syrien'' a, depuis longtemps, dépassé les estimations de ceux qui financent ce mouvement. Le scénario initial de la crise prévoyait un dénouement rapide... Les fonds dépensés pour soutenir ce projet sont colossaux, mais, pour l'instant, les résultats obtenus sont plutôt médiocres. Le régime de Damas tient le coup... Et pour maintenir sa réputation aux yeux des commanditaires, l'opposition syrienne organise des mises en scène de guerre. C'est le cas de la récente attaque de Damas». (A suivre)