Le bras de fer opposant les enseignants au ministre de l'Education au sujet des rappels et du statut particulier ne semble pas trouver une issue heureuse. Les enseignants, et à travers leurs syndicats, menacent de paralyser les écoles dès le premier jour de la rentrée scolaire si la tutelle ne tient pas ses engagements. La majorité des enseignants concernés par ces rappels ont indiqué qu'ils sont décidés à paralyser les écoles dès la première journée de la rentrée scolaire. Prévus pour le mois de juillet 2012, les versements des rappels ont été reportés au mois de septembre avant que des informations ne parviennent aux enseignants faisant savoir que pour des raisons d'inflation, cela ne pourrait se faire. «Ils seront versés prochainement» a indiqué le ministre, sans donner de date précise. Selon l'Unpef, les promesses faite par Boubekeur Benbouzid de verser la deuxième tranche des rappels des enseignants à partir du mois de septembre n'a pas eu l'effet escompté. Le chargé de communication de l'Unpef, Messaoud Amraoui, accuse Benbouzid de chercher à monter l'opinion publique contre les enseignants : «Le ministre a fait un lien entre le versement du rappel, l'inflation et l'augmentation des prix de produits de large consommation sur le marché ce qui est à mon sens un grand mensonge.» M. Benbouzid a précisé que le versement de ces rappels coûtera 200 milliards de dinars au Trésor public, en assurant que cet argent est disponible ! «On dit au ministre que l'inflation ne remonte pas à aujourd'hui, et que les 200 milliards auxquels il a fait allusion appartiennent aux enseignants.» Il rappellera «qu'à l'exception de l'éducation nationale, tous les fonctionnaires ont touché la totalité de leurs rappels». Les rappels sont reportés à septembre, en raison des craintes du département de Benbouzid de leur impact sur la hausse du taux d'inflation. L'Unpef ne l'entend pas de cette oreille. Elle demande au ministre de respecter ses engagements en versant la deuxième tranche des rappels à la date convenue par les deux parties. À défaut, les syndicats menacent d'une rentrée scolaire «chaude » et donne rendez-vous au ministre en septembre. En plus des rappels de la 2e tranche, les enseignants contestent également le statut particulier qui a été amendé et publié. Le statut comporte selon les enseignants des anomalies et ne rend pas justice à tous les corps de l'éducation nationale, notamment, «les corps communs, dont les travailleurs ne perçoivent que 13 000 DA, un salaire inférieur au SNMG, qui est passé, en janvier dernier, à 18 000 DA». A ce sujet et dans un communiqué précédent, l'Unpef s'est dite déçue par la promulgation du statut particulier des travailleurs de l'éducation, et ce, sans la correction du dysfonctionnement de ce texte. «Nous déplorons le fait que la tutelle n'ait pas traité, en toute objectivité, nos propositions pour la correction des dysfonctionnements de ce texte, et ce, malgré les nombreuses sollicitations des syndicats du secteur pour le gel de sa promulgation», a ajouté l'Unpef. Le syndicat tient les pouvoirs publics pour responsables des conséquences qui «mèneront vers l'instabilité du secteur de l'éducation nationale.