A quelques jours des épreuves de fin d'année, les établissements scolaires des deux paliers primaire et moyen sont paralysés. L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), soutenue par les adjoints de l'éducation, les intendants, les ouvriers professionnels et d'autres corps, a décidé de frapper fort pour se faire entendre. Elle a choisi une période sensible et importante dans la vie des écoliers pour entamer une grève illimitée. Un débrayage qui ne risque pas d'être gelé de sitôt si l'on se réfère à la réunion de conciliation ayant regroupé, hier, les représentants du syndicat et ceux du ministère de tutelle. Les deux parties ne se sont pas entendues sur un minimum, ce qui complique la situation. Une situation qui suscite l'ire des parents d'élèves qui craignent pour la scolarité de leurs enfants, notamment ceux qui se préparent pour les deux épreuves du brevet de l'enseignement moyen (BEM) et de fin du cycle primaire (ex-6e). «A peine les retards dus justement aux grèves observées en début d'année et les congés forcés en raison des intempéries rattrapés, voilà qu'un autre mouvement de protestation vient déstabiliser encore une fois nos enfants. Cette situation est insoutenable», déclare un parent d'élève. Cet avis est partagé par l'ensemble des parents, qui comprennent certes les revendications légitimes des enseignants, mais qui refusent en parallèle que leurs enfants soient otages de ces problèmes. Interpellé sur l'inquiétude des parents, Messaoud Amraoui, porte-parole de l'organisation autonome, dégage toute responsabilité et accuse le ministère de chercher le pourrissement, comme il accuse les parents d'élèves d'être démissionnaires : «Pourquoi les parents ne se sont pas inquiétés de la situation de leurs enfants lorsque les syndicats ont entamé des grèves cycliques en début de l'année ? Pourquoi ne se manifestent-ils qu'à la fin de l'année pour récupérer les bulletins ? Pourquoi ils ne se sont jamais intéressés aux problèmes posés par les enseignants ?», fulmine M. Amraoui. Ce dernier déplore également l'attitude des responsables au niveau du département de Benbouzid. «Notre revendication principale porte sur la révision du statut particulier. Nous avons demandé au secrétaire général du ministère de rédiger un PV portant sur le report du débat sur ce dossier jusqu'après les élections législatives. La tutelle a refusé prétextant qu'actuellement, l'Algérie est dirigée par un gouvernement de transition», explique M. Amraoui. Et d'exprimer son étonnement devant l'attitude du ministre : «Nous n'avons rien demandé sauf un report pour mieux étudier les propositions des enseignants et le ministère nous a répondu par la négative. S'il n'y a pas de gouvernement ni d'Etat, comment donc est géré notre pays ?» D'autres revendications liées aux conditions de vie et de travail sont énumérées dans la plateforme de revendications, mais la plus importante semble être celle liée à la classification, sur laquelle les responsables du ministère de l'Education nationale refusent de faire la moindre concession. L'Unpef se réjouit, par ailleurs, du taux de suivi de la grève qui a atteint, selon ce syndicat, pour la journée d'hier, les 80%.