Avant d'entamer toute discussion sur la JS Bordj-Menaïel, revenons un peu en arrière pour voir d'un point de vue général et incontestablement que les gens à Bordj-Menaïel sont déçus de ce qui arrive à leur cher club. Quand on sait ce qu'a pu représenter l'équipe de football de la ville de Bordj-Menaïel dans les années précédentes. Il est malheureux et triste d'affirmer que s'il ne convient plus de se lamenter sur le passé, il s'agit de savoir en tirer les leçons pour l'avenir. Depuis des années la JSBM a été l'objet d'injustices, on a trop fait de mal à ce club, on l'a vidé de sa substance. Autrefois, la JSBM disposait de très bons joueurs tels les Bouchanane, Slimane Madene, Aidir Hamid, Ouriachi Youcef, Ramdani Brahim, Amrous Amar. Certains ont donné le meilleur d'eux-mêmes pour la JS Bordj-Menaïel, d'autres ont fait les beaux jours de grands clubs, les regrettés Amrous Hocine (JSK), Tayeb (MCA), Amrous Sadek (MCA) et Tayeb Ali (WA Rouiba) et autres. La JSBM jouait dans une division inférieure, la division régionale certes, mais c'était une grande formation pratiquant du beau football et s'occupant de la formation. D'ailleurs, il a fallu attendre les années 1977 à 1980 pour voir jaillir une nouvelle génération de footballeurs ménaïlis qui avait su damer le pion à des clubs plus huppés pour atteindre l'élite du football algérien. Cette nouvelle génération avait pour noms : Smallah Yahia, Atallah Saïd, Chaouchi Rachid, Triki Ahcène, Saïdi Abdenour, Achour Boualem, Tonkin Youcef, Kouache Hamid et autres. Nous ne cesserons jamais de répéter que la JSBM n'aurait jamais dû rétrograder en division inférieure si on avait suivi la même politique d'avant, à savoir la formation. Certes, la JSBM a atteint l'élite du football algérien, et disputé la finale de la Coupe d'Algérie (1987). Champion (ex aequo) en 1994, les meilleurs joueurs d'Algérie ont porté les couleurs rouge et noir de la ville de Bordj-Menaïel (Guenoun, Zemiti, Benbouteldja, Baris, etc.) mais à quoi bon, le résultat est là, la JSBM n'est plus cette grandiose équipe de football qui faisait trembler des clubs réputés. Quant à expliquer comment cela est arrivé, nous dirons simplement que, au-delà des responsabilités incombant à chaque composante du club, il ne faut surtout pas négliger la terrible erreur psychologique commise par certains dirigeants et joueurs qui ont poussé le club à la dérive, certains doivent se sentir plus responsables que d'autres, cela fait mal mais que voulez-vous ? Parfois la vérité blesse, cependant il faut la dire. Quand on entre dans les vestiaires ménaïlis, on sent qu'il s'est passé tant de scènes de joie dans le passé et on a du mal à réaliser que la JSBM est tombée bien bas ; de grands entraîneurs sont passés par là (Hamoutene, Laagoun, Lakhal, Maouche, Benzekri, Ramdani, Rezig), de grands joueurs ont porté les couleurs ménaïlies (Hmrani, Bouzmada, Ould Ameur, Meghrissi) et la liste serait beaucoup plus longue si on s'amusait à les citer tous. On ne peut pas dire que ce qui est arrivé aux Coquelicots fait partie d'une suite logique, néanmoins, on ne tombe pas non plus en division inférieure par hasard ; même si la JSBM a pu accéder la saison dernière en division nationale une, il en résulte que la formation n'est pas aussi importante que celle des années1980 à 1994, le club a subi une crise qui l'a secoué et ce, par des gens malhonnêtes qui se battaient pour occuper la présidence au détriment de l'avenir du club. Le malheur avait aussi voulu que pendant trop longtemps la majorité silencieuse a laissé une minorité agir de façon négative. Tout le monde est responsable de la situation actuelle du club et l'on continue toujours à fermer les yeux. On a vidé le club de son patrimoine (vente du terrain de 25 000m2), on a abandonné les travaux de construction du nouveau complexe omnisports. Cette années, personne ne voulait être acquéreur du club à cause de son endettement. Le comité actuel a parlé de structuration et d'organisation du club, mais quand on aborde ce sujet, il faut d'abord penser à la base, c'est-à-dire les petites catégories, et là le problème se pose, on n'a rien fait si ce n'est qu'on a continué à commettre les mêmes erreurs que les dirigeants précédents : on n'a rien changé, les entraîneurs de jeunes ont été maintenus et le résultat est là : fiasco sur toute la ligne, élimination prématurée en Coupe d'Algérie toutes catégories confondues, classement tout juste moyen en championnat. On ne fait que copier. Le comité dirigeant actuel ne s'est nullement soucié d'apporter des éclaircissements au grand public sur les erreurs commises et le laisser-aller concernant la prise en charge. Le climat est empoisonné du côté du stade Chahid-Salah-Takedjrad, pendant des mois et c'est ce qui a complètement altéré le potentiel ménaïli, aussi bien au niveau des joueurs que des dirigeants. L'encadrement des jeunes doit être compétent, malheureusement, ce n'est pas le cas : on sous-estime la formation à Bordj-Menaïel, la pâte existe, il suffit de la pétrir. Les entraîneurs qualifiés au niveau des jeunes sont nombreux, mais ils sont mis à l'écart, et si on s'amusait à répertorier les entraîneurs dont la JSBM a disposé et qui font le bonheur d'autres clubs, ils sont nombreux. Qu'est-ce qui se passe à la JS Bordj-Menaïel ? Eu égard de l'état de délabrement avancé que connaît la JSBM, un air de «grande fatigue» semble gagner les esprits et aussi les jambes des joueurs à tel point que l'on se demande si le ballon est toujours rond pour eux. De club difficile à manier à l'extérieur, la formation des Coquelicots est tout juste devenue une équipe maison. Depuis, le début de la saison, la formation des Rouge et Noir broie du noir. Une simple revue des récents remous qui l'ont secoué incite le plus inconditionnel des Rouge et Noir à un maximum de retenue. En effet, cette formation a beaucoup perdu de son lustre d'antan. On dit que la JSBM n'a pas des joueurs natifs de la ville, c'est faux, mais ils sont ailleurs : Belkaïd (JSK, MCA, ESS), Ferradji (Reghaïa), Hammadou, Ferhat (USMA), Chaouchi (MCA), ils sont partis par manque de compréhension. Avec un peu de bonne volonté, la JSBM revivra... Actuellement, elle vit une situation critique, les caisses sont vides les joueurs n'ont pas perçu leur dû. Comment les dirigeants vont-ils trouver une solution à ce problème ? Ils veulent structurer et organiser le club, mais selon eux, il faut du temps pour réaliser cette ambition. L'équipe a besoin d'hommes capables de changer les mentalités, de faire du travail à long terme et de réunir toute la famille du football ménaïli.