Pourquoi tout fonctionne-t-il à l'envers dans notre football ? Une question que se posent ceux qui ont eu la chance de connaître ce football quand il faisait trembler l'Afrique, alors que les joueurs exceptionnels de cette époque ne jouaient que pour les couleurs. Autre époque, autre mœurs. Les couleurs reléguées au dernier plan tout comme les principes et tout ce qui en ressemble, le football est petit à petit rentré dans ses petits souliers, tandis que la cupidité et l'avidité sont érigées en règle. La discipline la plus populaire a traversé des turbulences et les traverse encore et encore. A ne pas en finir. Hier, quand les principes régissaient la société, les footballeurs jouaient pour le plaisir et pour les couleurs, ils se sacrifiaient. Pourtant, les moyens manquaient cruellement mais tellement l'amour du football les dévorait qu'ils ne manquaient aucune occasion pour s'illustrer. Autre temps, autre mœurs. Sans même avoir le niveau des anciens footballeurs, ceux d'aujourd'hui jouent, faisant fi de toutes les règles, ne vouent aucun respect à la discipline ni à ses férus. Seul l'argent compte à leurs yeux. Rien d'autre ne les préoccupe, y compris leur carrière dont ils ne se soucient guère. Dirigeants, joueurs et entraîneurs se sont donné le mot pour s'enrichir quitte à sacrifier le football sur l'autel. C'est le cas de le dire au risque de faire des mécontents. Entre le football d'hier et celui d'aujourd'hui, il n'y a aucune commune comparaison. Le football de la dignité — celui d'hier évidemment — et le football de l'indignité où tous les coups sont permis. Connaissez-vous la prime qu'ont perçue les internationaux algériens quand ils ont remporté la médaille des Jeux Méditerranéens en 1975 ? Un téléviseur de marque ENIE fabriqué à Sidi Bel-Abbès. Oui, vos yeux ne vous trompent pas. Pourtant, ils avaient ce jour battu la France dans un stade du 5-Juillet plein comme un œuf.