Egypte - Le président islamiste égyptien Mohamed Morsi a nommé hier un intellectuel copte, une femme et un salafiste «assistants présidentiels», cherchant à jouer l'ouverture face à des adversaires qui accusent les Frères musulmans de vouloir monopoliser le pouvoir. L'écrivain chrétien copte Samir Morcos, engagé dans le dialogue inter-religieux, a été nommé «assistant pour la transition démocratique». Pakinam al-Charkaoui, professeur de sciences politiques à l'université du Caire, sera quant à elle «assistante pour les affaires politiques». Le dirigeant du parti salafiste al-Nour, Emad Abdel Ghafour, sera pour sa part «assistant chargé des relations avec la société civile». Le président récompense aussi un fidèle, Essam al-Haddad, un responsable du Parti de la liberté et de la justice (PLJ). M. Haddad sera chargé des «relations extérieures et de la coopération internationale». Mali - La chef des affaires humanitaires de l'ONU, Valérie Amos, doit se rendre dés aujourd'hui pour trois jours au Mali, afin d'évaluer la crise alimentaire qui affecte quelque 4,6 millions de personnes, a annoncé l'organisation hier. Mme Amos doit examiner les moyens d'élargir les opérations humanitaires et l'accès aux personnes vulnérables du Nord. Elle plaidera également pour des financements supplémentaires pour cette aide, précise l'ONU. 175 000 enfants sont exposés à des risques de malnutrition sévère et plus de 430 000 personnes ont quitté leur foyer dans le nord du Mali occupé depuis près de cinq mois par des islamistes armés liés à Al-Qaîda. Tunisie - Le parti du président tunisien Moncef Marzouki a maintenu hier à sa tête un ministre démissionnaire après un conflit avec ses alliés islamistes, dans un contexte de tensions grandissantes entre ces deux partenaires au gouvernement. Mohamed Abbou, un avocat de 46 ans, a été réélu à la tête du Congrès pour la République (CPR), à l'issue du congrès du parti. Cette réunion ouverte vendredi a été marquée par une lettre du chef de l'Etat critiquant vivement les islamistes d'Ennahda. Ce maintien semble confirmer cette ligne, M. Abbou ayant démissionné fin juin du poste de ministre de la Réforme administrative, estimant que le Premier ministre Hamadi Jebali ne le laissait pas exercer ses prérogatives de lutte contre la corruption. Kenya - Des émeutes, qui ont fait au moins un mort, ont secoué hier la ville côtière kényane de Mombasa après le meurtre par des inconnus d'un prêcheur radical musulman, accusé de soutien aux insurgés islamistes somaliens shebab. L'assassinat d'Aboud Rogo Mohammed, déjà qualifié d'exécution extrajudiciaire par des organisations musulmanes, a provoqué de violentes manifestations dans le très touristique port de l'est du Kenya, deuxième ville du pays. Il était soupçonné de liens avec ex-chef de la cellule est-africaine d'Al-Qaîda décédé l'an dernier. A l'annonce du décès, des milliers de manifestants ont bloqué les rues autour d'une mosquée où Aboud Rogo Mohammed prêchait. «C'est le chaos dans la ville maintenant, nos officiers sont sur le terrain pour disperser les manifestants», a affirmé un chef de la police.