Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la Santé publique (SNPSSP) a appelé, hier, la tutelle à revoir les modalités «humiliantes et insultantes» du 1er concours de graduation, organisé depuis l'indépendance. Autrement, l'ensemble des spécialistes boycotteront cet examen. Au cours d'une conférence de presse, Dr Mohamed Yousfi, président du syndicat a dénoncé la «transgression» du ministère. Laquelle s'est traduite par deux arrêtés relatifs à l'ouverture du concours de passage de praticien spécialiste assistant à spécialiste principale ainsi qu'à la composition des jurys. «Si Ould Abbès et ses conseillers ont pendu ces arrêtés, conçus pour dévaloriser le concours», a-t-il affirmé. La formule du concours, destinée à plus de 2 000 praticiens, a été modifiée sans «aucune concertation du partenaire social», soutient-il. Le conférencier a affirmé que les candidats devant être évaluer par leurs pairs, autrement dit praticiens spécialistes en chef et principaux, «comme le prévoit le règlement» se retrouvent à être évaluer par «des examinateurs d'un corps, les hospitalo-universitaires relevant d'un autre secteur ministériel». Aussi, le ministère de la Santé fait preuve d'une «opacité totale» quant au nombre de postes ouverts et les établissements concernés. Le syndicaliste a mis en exergue les efforts fournis pour la mise en place de ce concours «chèrement acquis et tant attendu depuis 30 ans». «Il aurait fallu la grève d'octobre 2011 pour que la décision du concours soit signée, alors qu'il a fallu la grève d'avril dernier pour qu'il soit promulgué. Et maintenant la tutelle se permet de dévaloriser la carrière des spécialistes», s'est-il indigné. A la lumière de ces faits, Dr Yousfi a annoncé que le syndicat appellera «tout les praticiens spécialistes de la santé publique au boycott de ce concours tant que les modalités ne seront pas revues». Un boycott devant faire l'objet de concertation du conseil national dans les prochains jours. A noter que le dépôt des dossiers du concours en question, devra se faire du 9 septembre au 9 octobre prochain, alors que l'examen sera organisé un mois après la date du dépôt. Absence de dialogue avec la tutelle. A l'occasion de cette rencontre, le président du SNPSSP a réitéré l'attachement du syndicat à sa plateforme de revendication, établie en 7 points et défendue depuis 2010. Il a par ailleurs, condamné la position du ministre de la Santé, Djamel Ould Abbbès, à vouloir mettre sur la touche les syndicats autonomes. «Depuis deux ans, il existe une véritable haine du spécialiste, alors que nous sommes les piliers de la société», signale le syndicaliste avant de poursuivre, «la chasse aux syndicats autonomes a été enclenchée depuis l'installation de la nouvelle tutelle en 2011». Dans le même sillage, l'orateur confiera que les syndicats sont interdits d'accéder au ministère de la Santé, pour des raisons incompréhensibles. «Notre dernière rencontre avec Ould Abbès remonte au 24 octobre 2011. Depuis, les portes du dialogue ont été simplement fermées.»