L'allocution du ministre marocain des Affaires étrangères au cours de la réunion du Conseil de Sécurité, tenue jeudi, sur la question du traitement de l'aspect humanitaire de la crise en Syrie a suscité la réaction de l'ambassadeur syrien, M. El-Jaâfari. Le responsable syrien a, dans sa réaction au propos du ministre marocain, rappelé la colonisation du royaume chérifien du Sahara Occidental qui perdure depuis 1975, date de l'invasion militaire marocaine des territoires sahraouis avec le soutien des puissances occidentales, principalement la France. «Qu'en est-il de l'affaire du Sahara occidental ?», a lancé l'ambassadeur syrien El-Jaâfari à l'adresse du ministre marocain et notamment au ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Saisissant le contenu et le message politique du ministre marocain sur la crise en Syrie en soutien à l'approche adoptée par les Occidentaux, il ne pouvait en être autrement de la position émanant de la monarchie marocaine en direction de la crise en Syrie. En premier lieu, Rabat devait s'illustrer au cours de la réunion du Conseil de sécurité de jeudi, du moment qu'elle a été initiée par Paris au terme de sa présidence de ce Conseil. Par ailleurs, les monarchies du Golfe qui ont consenti des efforts avérés à promouvoir la militarisation de la crise, le responsable marocain devait endosser cette approche en réponse à l'invitation de la monarchie marocaine à compter parmi les membres du Conseil de coopération des monarchies du Golfe. Ce qui a amené le représentant syrien à l'ONU à s'adresser au ministre marocain des Affaires étrangères en lui lançant : voulez-vous qu'on l'ouvre ? Et en lui rappelant : «Il faut savoir qu'il y a un peuple au Sahara occidental qui revendique ses droits.» Un rappel du responsable syrien pertinent et non fortuit au cours de la réunion du Conseil de sécurité qui, pour rappel, doit mener à terme l'engagement pris par l'envoi de la mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental (MINURSO) en 1991. Ce qui est, par la même occasion, un rappel à certains membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, qui ne cessent de promouvoir la politique de deux poids deux mesures, s'agissant du respect des droits de l'homme et de la liberté des peuples à choisir leur destin. Ce qui est amplement promu par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, faisant perdurer la colonisation israélienne de la Palestine et le report de l'application du droit international, s'agissant du Sahara occidental inscrite depuis 1966 en tant que question de décolonisation devant passer par la tenue d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui.