La quatrième soirée consacrée au Festival culturel international de la danse contemporaine s'est distinguée par le passage sur scène de quatre formations artistiques au talent incontesté. Placée sous le slogan «Mouvements en liberté», la 4e édition du Festival culturel de la danse contemporaine, qui se tient jusqu'au 22 novembre prochain au Palais de la Culture Moufdi Zakaria de Kouba, a présenté jusque-là des spectacles haut en couleurs. La souplesse du corps des danseurs s'est conjuguée au pluriel. Les nombreux présents ont pu assister, dans la soirée de dimanche dernier, à quatre spectacles de danse contemporaine représentant l'Algérie, le Mali, Cuba et l'Irak. Les chorégraphies proposées ont eu le mérite de lever le voile sur une thématique à dénominateur commun, en l'occurrence l'embellie et les luttes pour la reconquête d'un Etat opprimé. La soirée a été inaugurée par le passage de la troupe malienne constituée de six artistes. La formation «Mali Debout Danse», venus de Bamako, a ouvert un spectacle intitulé Nos indépendances dans lequel la lutte des peuples d'Afrique contre la colonisation est mise en exergue avec force. Un spectacle dédié à l'avenir optimiste de leur pays. La vie, le mur, le ciel, la lune suivie d'une traversée fugace et insaisissable, réveille, soulève, sur son passage les corps pour les faire trembler doucement. Les affrontements, la frénésie de la mise en scène communiquent une tension, voire un malaise. Une tension qui se disperse, se consume face à l'insouciance et l'espérance portée par ces danseurs professionnels. La troupe de danse de la maison de jeunes de Tizi Ouzou a présenté un spectacle intitulé Le prix de la liberté. Le spectacle des quatre danseurs, vêtus tout de noir, avait pour arrière-plan des images de massacres perpétrés contre le peuple algérien pendant l'occupation française. Si l'année dernière, cette jeune troupe s'est distinguée par une brillante prestation, cette année, le constat est plutôt amer. Les présents, en l'occurrence des connaisseurs, estiment que si la thématique en elle-même est intéressante, les danseurs eux n'ont pas été à la hauteur des attentes. Ils étaient désorientés et maladroits à la fois. La troisième formation à se présenter sur les planches de l'autistique du Palais de la Culture Moufdi-Zakaria de Kouba est la troupe irakienne Cie Akito internationale. Les éléments de cette compagnie ont exhibé leurs performances artistiques. Des performances, basées sur la synchronisation des mouvements et sur l'esprit libre. Ils ont évolué dans un espace fait de vacarme et de brouhaha. La soirée s'est clôturée avec la troupe cubaine Danza Teatro Retazos. La compagnie Danza Teatro Retazos est infiniment liée à sa fondatrice et actuelle directrice, Isabel Bustos. Située dans le centre historique de La Havane, la troupe de danseurs anime la ville depuis plus de deux décennies. Créé en 1987, ce projet artistique avait pour objectif de révolutionner la danse traditionnelle. Le nom Rezatos reflète les idées humanistes de cette femme née au Chili, qui a longtemps vécu en Equateur mais établie à Cuba depuis 1962. Les danseurs ont exécuté des pas de danse où la technique n'est qu'un support pour exprimer autre chose. Le plus important, affirme la chorégraphe est de dire ce qu'on a envie de délivrer comme message. La lumière est peut-être fondamentale mais l'image est la première chose que l'on voit. La virtuosité consiste à mêler par des émotions l'image et le texte dramatique. Il est à noter que le Festival de la danse contemporaine se poursuivra ce soir, mardi, avec à l'affiche quatre nouvelles formations artistiques, provenant de Bulgarie, de la Croatie, des Etats-Unis et de l'Algérie.