La soirée d'hier a vu le passage, au Palais de la culture et ce, dans le cadre du Festival international de la danse contemporaine, de quatre compagnies. Les chorégraphies abordaient des thèmes différents, mais se partageaient un seul moyen d'expression : le corps. La joie ou le désarroi des peuples, leurs luttes et combats pour recouvrer leur indépendance ou pour arracher leurs droits citoyens, ainsi qu'un éventail d'expressions et d'émotions (colère, tristesse, joie, déception, trouble, révolte, amour, etc.) ont caractérisé les spectacles en compétition officielle du Festival. Les six artistes du collectif Mali Debout Danse, venus de Bamako, ont proposé un spectacle intitulé ‘Nos indépendances' dans lequel la lutte des peuples d'Afrique contre la colonisation a formé le thème central et représenté, avec brio, par des gestes et mouvements contemporains pourtant accompagnés de musique traditionnelle. Les danseurs ont «relaté» par leurs corps les périodes difficiles vécues par les peuples africains durant le colonialisme, leur détermination à se libérer, l'euphorie de la libération puis l'autre «lutte» post-indépendance pour les libertés individuelles et de l'expression, notamment. De leur côté, les quatre danseuses au talent prometteur de la troupe de danse de la Maison de la culture de Tizi Ouzou, ont présenté un spectacle intitulé «Le prix de la liberté». Vêtues de noir, elles se sont déployées dans une atmosphère sombre et triste en ayant en arrière-plan des images de massacres perpétrés contre le peuple algérien pendant l'occupation française. Même si la thématique semblait intéressante et touchante, les mouvements des jeunes danseuses, plus proches de la danse classique que contemporaine, avaient de l'expression mais, en même temps, étaient frappés d'une monotonie rendant le spectacle plat et sans énergie. Par ailleurs, les spectacles des compagnies Akito d'Irak et Retazos de Cuba avaient une approche philosophique des choses de la vie, traduite par un langage corporel vif, énergique et libre. Les points communs entre ces deux troupes étaient la couleur noire de l'habit des danseurs et danseuses, la sobriété du décor, l'obscurité et le brouhaha dans lesquels ils ont évolué.