Le projet de loi-cadre relative à la pénalisation de la violence à l'égard des femmes a été au cœur d'une conférence de presse organisée, hier à Alger, à l'occasion de la Journée internationale dédiée à la lutte contre les violences faites aux femmes. Le collectif «Stop à la violence ! Les droits aux femmes maintenant», constitué d'associations féminines, juristes et autres, a rappelé l'urgence et la nécessité d'inscrire rapidement l'examen de ce projet de loi par l'APN, qui pour rappel avait donné son approbation et décidé de le présenter au gouvernement. Mme Graba, juriste et chargée de cours à l'université d'Alger, parle de modernisation du droit pénal qui protège la morale, la famille, la société et qui consacre, depuis 2004, la protection des personnes. Les femmes, dit-elle, sont devenues des victimes car elles déposent plainte. L'Etat ayant ratifié des conventions internationales s'est engagé pour apporter l'outil nécessaire, à savoir pondre une loi. Il ne suffit pas que cette loi devienne opérationnelle. Mme Salhi Soumia indique que, pour l'année 2011, plus de 107 000 affaires de violences faites aux femmes sont portées devant la justice, dont plus de 80 000 cas de décisions rendues. C'est, dit-elle, la prise de parole des femmes qui a fait que les choses changent et évoluent. Il faut verbaliser les maux et le mot pour donner le sens à ces preuves de violences faites aux femmes. Un plaidoyer des motifs pour définir et combler les lacunes mais aussi pour consolider le système législatif par des textes qui consacrent la pénalisation de la violence sur le genre nous a été présenté. Le collectif considère qu'un grand pas a été franchi par les parlementaires et qu'il est utile que les associations relancent le débat.