Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini a écarté, lundi, toute éventualité d'indemnisation par la France des victimes algériennes de ses crimes commis pendant la guerre de Libération, et ce, «pour cause de prescription». «Il est vain de demander à la France d'indemniser les victimes algériennes de ses crimes coloniaux, en raison de l'extinction des actions engagées dans ce sens pour cause de prescription», a souligné M. Ksentini. Cependant, «ce qu'on peut faire aujourd'hui, c'est pousser la France à reconnaître les crimes qu'elle a commis à l'encontre du peuple algérien, comme pas symbolique et historique», a-t-il ajouté. La preuve que la France n'indemnisera pas les victimes de ses crimes coloniaux est qu'elle avait, a-t-il rappelé, «promulgué au lendemain de l'indépendance une grâce générale au profit de tous ceux qui ont pris part à sa guerre contre l'Algérie et tous ceux qui ont commis des crimes contre le peuple algérien, qu'il s'agisse d'expériences nucléaires, des manifestations du 11 décembre ou autres». Le président de la CNCPPDH a écarté la moindre nouveauté dans ce sens à la faveur de la visite que devrait effectuer le président français, François Hollande, courant décembre en Algérie, même si ce dernier «a fait preuve après son élection de bonne volonté en reconnaissant les massacres d'Algériens par la police française le 17 octobre 1961 à Paris». Dans ce contexte, M. Ksentini a rappelé que «la France est connue pour être un pays colonialiste de par les guerres qu'elle a menées dans beaucoup de pays, mais elle n'a jamais indemnisé ses victimes. Tout ce qu'elle a fait c'est seulement reconnaître ses crimes commis à l'encontre des peuples qu'elle a colonisés».