Le manque de moyens de financement, la quasi inexistence de réseaux de diffusion et le manque flagrant de salles de cinéma était au cœur d'un débat animé, mardi soir, à l'hôtel royal, en marge du 6e Festival d'Oran du film arabe (FOFA), auquel ont pris part un parterre de journalistes, de cinéastes algériens et maghrébins ainsi que des critiques. Le problème de financement des films devient plus aigus, ces dernières années dans le Maghreb ainsi que le manque flagrant de salles de cinéma. C'est ce qu'ont relevé, les participants à cette rencontre, précisant que le cinéma coûte cher et que son financement repose beaucoup sur sa diffusion. M. Mahmoud Ben Mahmoud, cinéaste tunisien, a indiqué que le cinéma en Tunisie a connu, ces dernières années un faible financement du secteur public surtout quand il s'est agit des longs et court métrages contrairement au documentaire qui ne nécessitent pas de financements importants. «Malgré que le cinéma tunisien est riche en œuvres cinématographiques», avouera-t-il. Et de renchérir : «Bien que le problème du financement ne soit pas inhérent au seul cinéma tunisien car on le retrouve même dans les autres pays maghrébins.» Il ajoutera aussi que le problème majeur qui freine le cinéma tunisien est le manque de salles de cinéma. «La Tunisie comporte, actuellement 13 salles de cinémas alors qu'auparavant elle en possédait un grand nombre. Ce qui fait qu'aujourd'hui, elle ne peut pas donc répondre aux besoins du public.» Le même avis est partagé par le cinéaste marocain, Idriss Chouika. Ce dernier a estimé que le nombre de salles de cinéma est en baisse au Maroc. «Le Maroc compte, aujourd'hui, 70 salles de cinéma, alors qu'il possédait 240 salles dans les années 1960», a-t-il précisé. Avant d'ajouter que le Maroc a connu, dans les années précédentes, un mouvement cinématographique dense. «Le Maroc comptait 82 cinés-clubs avec 45 000 adhérents», a tenu a précisé M. Chouika, soulignant, par la même occasion que les débuts du cinéma au Maroc datent de l'époque coloniale et que les premiers tournages au cinéma étaient des documentaires sur la révolution. Le conférencier a ajouté que le cinéma marocain a été imprégné par des œuvres cinématographiques qui ont marqué de leurs empreintes la scène cinématographique nationale. Pour sa part, la cinéaste algérienne Yamina Bachir Chouikh, a soulevé, dans son intervention que le cinéma souffre d'un manque de financement et de distribution. «Il existe, encore un problème de distribution que rencontre la production cinématographique nationale», dira Mme Chouikh, soulignant, par ailleurs, que le secteur manque cruellement de salles de cinéma. «Ces salles ont vu leur nombre se rétrécir passant d'une centaine pour la capitale jusqu'à une dizaine, aujourd'hui», a-t-elle conclu.