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Entre mythes, rites et croyances
Publié dans La Nouvelle République le 08 - 01 - 2013

Chaque année est célébré dans tout le Maghreb Yennayer, le nouvel an berbère, correspondant au 12 janvier.
Fête du nouvel an amazigh, Yennayer, également appelé «Thabburt u segwas» (la porte du nouvel an) est, avant tout, une valeur symbole, très ancrée dans la mémoire collective, revisitée par un certain nombre de mythes, légendes et d'histoires dont certaines peuvent paraître invraisemblables. L'une des plus connues, est l'histoire de cette vieille femme qui, sortant un jour de soleil et pensant que l'hiver est passé, s'était moquée de lui. L'hiver, furieux, demanda à Fourar, premier mois du printemps, de lui prêter deux jours pour se venger. Il envoya un violent orage qui, selon certaines versions, a emporté la vieille femme dans les flots, et selon d'autres, l'a transformée en statue de pierre. La légende se déroulait durant la période séparant les deux cycles solaires, les solstices et équinoxes et c'est ainsi que Yennayer s'est prolongé jusqu'au 11 février alors qu'il devait s'arrêter le 9 février. D'un point de vue historique, le démarrage du calendrier amazigh (qui arrive, cette année à 2963, commence à partir de l'an 950 avant J.-C.), date à laquelle l'empire des Pharaons a été menacé par un roi d'Ethiopie. Le pharaon Ramsès fera alors appel à son allié berbère Chechnaq pour l'aider à faire échec à l'attaque éthiopienne. Le roi berbère, à la tête d'un fort contingent, s'ébranle de Tlemcen pour apporter son soutien à Ramsès. Livrant une rude bataille dans la vallée du Delta, il sauvera l'empire des Pharaons. C'est à partir de cet événement que débute la datation annuelle berbère. Yennayer (qui signifie le 1er du mois ou le commencement du mois) ne se résume pas seulement à la célébration cyclique d'une date, c'est aussi, et surtout une prière à la fertilité, la profusion et à la prospérité. En s'adressant aux forces de la nature, on leur demande d'être généreuses avec les agriculteurs pour que le nouvel an soit abondant en récoltes et en richesses. Une célébration chamarrée A l'approche de Yennayer, les habitudes et les rites se diversifient d'une région à une autre. Ainsi et pour la plupart d'entre-elles, pour bien l'accueillir, on repeint l'intérieur des maisons, on nettoie, on change tout ce qui est vieux et usé, notamment le support de l'âtre (inyen)... Des genêts, uzzu, sont déposés sur les toits des habitations, pour empêcher la malédiction d'entrer. Certaines régions d'Algérie commencent la fête à partir du 9 janvier, jusqu'au 14 du même mois. Le 9 janvier est réservé aux enfants pour qui, c'est une occasion de mettre de nouveaux vêtements. Le 10 janvier aux adolescents et le 11 aux adultes, et à partir du 12, c'est aux plus de 22 ans de continuer la fête. Ainsi, dans le Djurdjura, à Béchar, dans les Aurès, l'Ahaggar ainsi qu'au Maroc, Yennayer ou Yennar est fêté dans une ambiance de liesse populaire. Des plats succulents sont préparés pour la circonstance, notamment le couscous au poulet, un poulet (asfetl) sacrifié de préférence pour la circonstance. Le bouillon doit comprendre des légumes secs, on évite les produits épicés ou amers qui augureraient d'un mauvais présage pour le reste de l'année. A cela s'ajoute du kasbasu, uftiyen (soupe préparée à partir de pois-chiches, de fèves et de pois cassés), de la talabagat (viande hachée), accompagnée d'un aghaghe (jus), de tagalla (pain), tighriffin (crêpes), de gâteaux et divers autres beignets. Durant Yennayer, chacun doit manger jusqu'à satiété, quant aux enfants qui ne veulent pas terminer leur assiette, on les menace d'appeler tseriel ou aâdjouzet Yenneyer qui viendrait les éventer pour les remplir de foin et de paille. Dans certaines régions, le premier jour, Amenzu n'Yennayer, on ne mange que des produits végétaux : la viande est laissée pour le lendemain. On se gave de fruits secs : figues, raisins, noix, dattes... que l'on appelle «treize». Cette célébration est également l'occasion d'offrir de beaux habits neufs et d'autres cadeaux aux jeunes filles comme cela se fait dans l'Ahaggar. Symbole de longévité, on procède à cette occasion, à la première coupe de cheveux des petits garçons, comme on taille les arbres à la même période. On dit que l'enfant est comme un arbre, une fois débarrassé des mauvaises influences, il poussera plus fort. Bien que Yennayer soit porteur de bonheur et de prospérité, il est aussi accompagné de quelques interdits comme s'abstenir de balayer pour ne pas chasser les bonnes influences, ne pas sortir les braises de la maison et ne pas prononcer des mots de mauvais augure. Chez les Beni Snous de Maghnia, la fête dure trois jours. Le premier jour s'appelle «Nefkat el ham», le deuxième «Nefkat el Karmouss» et le troisième jour «Ras el aâm». Le premier jour, les femmes et les enfants vont à la forêt pour y cueillir des plantes vertes conformément au rite propitiatoire. Ces plantes sont au nombre de sept. Il s'agit du romarin (amezir), des asphodèles (aberwaq), de la férule (oufal), du fenouil (abesbas) et du lentisque (amedagh). Les femmes jettent sur les terrasses ces plantes porte-bonheur et les laissent sécher. Elles se gardent d'y associer les plantes amères comme le chêne vert (akerouch), le thapsia (aderyis) ou le tuya (laâraâr). Les enfants rapportent aussi de la montagne du diss (adless) en touffes, de l'argile rouge et des pierres assez grosses pour supporter la marmite. Les femmes démolissent l'ancien âtre et reconstruisent un nouveau. On y allume le feu d'imensi n'Yennayer (le dîner du réveillon). Les hommes se réunissent tôt le matin du premier jour sur l'Agora (Ameraourou ou Tajmaât) pour organiser une battue. On en rapporte des lièvres et des perdrix que l'on partage par têtes d'habitants. On égorge un mouton ou un bouc si le gibier n'est pas suffisant pour pourvoir à toutes les familles. On mange aussi des poules et des dindons, durant le premier jour. Au dîner du second jour, on prépare uniquement un berkoukès. Après le repas, on place quelques grains sur les pierres de l'âtre, à côté des poutres qui soutiennent le toit. On ne lave pas les plats qui ont servi à la préparation et à la consommation du dîner de Yennayer. A l'occasion, on prépare aussi des crêpes et des beignets. On confectionne en offrande des colliers de figues et de raisins secs, des pains farcis d'œufs, ainsi que des corbeilles de grenades, de noix et de noisettes. Le dernier jour, les enfants jouent au lion. Deux hommes placés l'un devant l'autre, la face tournée vers le sol se saisissent. Les jeunes les recouvrent d'un drap qu'ils attachent avec des tresses de halfa. L'individu placé devant se met à rugir dans un mortier qu'il tient à la main. La marmaille emmène le lion dans les maisons pour effrayer les petits enfants. Ils disent aux habitants «donnez au lion son dîner». On leur offre alors des figues, des beignets et des crêpes. Le lion danse au son du tambourin le long du chemin. Les jeunes pique-niquent à proximité de la rivière pour partager le «butin». Bien que célébré dans une symbolique purement identitaire et culturelle, Yennayer demeure une tradition encore vivante aujourd'hui, avec ses rites et ses coutumes.

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