Le Théâtre National d'Alger, a présenté mardi soir, pour la première fois de son histoire la pièce théâtrale «Nedjma» du regretté Kateb Yacine. Cette pièce théâtrale de référence a été adaptée du roman éponyme de l'écrivain algérien Kateb Yacine. Cette performante œuvre théâtrale a été jouée par une trentaine de comédiens amateurs. Des comédiens qui ont été à la hauteur des attentes du public. Il est à noter que cette première représentation de « Nedjma », mise en scène par Ahmed Benaissa, a inauguré le programme de célébration du cinquantième anniversaire de la fondation du Théâtre national algérien le 8 janvier 1963. Le roman «Nedjma» a été écrit par l'intellectuel Kateb Yacine en 1956. Toutefois, le dramaturge Ahmed Benaissa a décidé de présenter ce roman sous la forme de conte linéaire avec des haltes importantes relatives à certains événements majeurs ayant secoués l'Algérie. De même que l'homme de théâtre qu'est Ahmed Benaissa a tenu à respecter la distribution des personnages de l'œuvre. Le discours quant a lui a été présenté en arabe dialectal par Hocine Taileb. Dans une déclaration à la presse nationale, le metteur en scène a expliqué que l'approche du texte a pour objectif de présenter «Nedjma» sous une forme plus accessible et surtout en arabe dialectale comme le faisait Kateb Yacine avec toutes ses œuvres ». Et d'ajouter : «Cette adaptation du classique de la littérature algérienne francophone est le résultat d'un atelier de formation que j'ai personnellement animé. Je souhaite par cette expérience revenir expérience aux fondamentaux du TNA qui a été occupé, dès sa nationalisation par des comédiens amateurs». Le rideau se lève sur un décor des plus simples. Peu d'accessoires se trouvent sur scène. Les inconditionnels du quatrième art ont pu constater que la mise en scène était proche de celle du théâtre populaire du «Théâtre de la mer». «Nedjma» lève le voile sur l'histoire de quatre jeunes hommes, en l'occurrence, Mustapha, Lakhdar, Rachid et Mourad dans l'Algérie coloniale qui tombent amoureux de Nedjma, fille d'un Algérien et d'une Française. La particularité de ce roman est de s'inscrire dans un univers mythique : celui de Keblout, chef d'une tribu qui serait la racine du peuple algérien. Le public découvre des scène ttes allant de l'ancêtre Keblouti jusqu'à Lakhdar et Nedjma révolutionnaires. Des révolutionnaires qui se plaisent à mêler l'amour impossible entre les cousins à l'amour pour la patrie. Chapeau bas pour Ahmed Benaissa qui a introduit plusieurs accents régionaux, ajoutés à cela une sélection de costumes traditionnels des plus recherchés et un répertoire musical berbère, cher au regretté Kateb Yacine. Il est à signaler, par ailleurs que les célébrations du cinquantenaire de la fondation du Théâtre National algérien s'étaleront sur un mois avec douze représentations théâtrales programmées au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi, des spectacles d'arts lyriques dans plusieurs infrastructures culturelles de la capitale et une série de lectures de textes d'illustres dramaturges algériens (Ould Abderrahmane Kaki, Abdelkader Alloula, Kateb Yacine).