Les éditions Chiheb International viennent tout juste de livrer un intéressent essai, intitulé Grandeur de Taos Amrouche de Denise Brahimi. L'auteur et essayiste Denise Brahimi revient avec brio pour la seconde fois avec un essai. Dans un style agréable à lire, Denise Brarhimi revient sur l'œuvre romanesque de Taous Amarouche. L'auteur souligne que ce nouvel essai est totalement différent du premier, publié en 1995 aux éditions Joëlle Losfeld. Dans le premier essai, elle s'est attelée à lever le voile sur la passion de Taous Amrouche pour l'écriture romanesque. Ainsi, ce présent livre s'adresse aux chercheurs. L'objectif essentiel est de faire passer le relais aux jeunes générations. Si le premier roman de Taos, «Jacinthes noires» (1947) met en exergue, l'héroïne depuis longtemps blessée par la confrontation avec son destin d'étrangère, dans le second livre, le lecteur est d'emblée convié à découvrir Taos et l'orgueil. Dans ce livre d'une haute portée intellectuelle, Denise Brahimi revient sur le refus de la médiocrité. Il est à noter que dans la plupart de ses romans, Taos Amrouche est toujours incarnée par des personnages d'héroïnes tragiques, voire historiques, confrontés à un échec certain. La deuxième partie du roman brosse la passion de Taous Amrouche. L'essayiste prouve cette impossible fusion rencontrée dans «L'amant imaginaire» (1975) et «Solitude ma mère» (1995). A ce propos, Denis Brahimi écrit : «Elle a eu tout le temps l'impression qu'elle était incomprise. Comme tous les gens prestigieux et un peu exceptionnels, elle faisait peur. Elle aurait voulu la tendresse, l'amour et l'affection. En fait, on l'admirait avec une certaine distance. On est dans la tragédie. La grandeur même éloigne les autres et les condamnent à une certaine solitude». La troisième et dernière partie traite de «Taos et la douleur». Taos aura vécu des moments douleurs, suite à la résultante du drame de la transplantation culturelle et la rançon de l'exil. Pour la défunte, l'écriture a toujours été synonyme de souffrance. Pour rappel, cette année coïncide avec le centenaire de la naissance de Taos Amrouche (1913-1976). Plus qu'une biographie, ce livre est une mise en valeur de la femme hors du commun qu'elle fut, devenue mythique aujourd'hui. En quatrième de couverture, il est indiqué que grâce à son œuvre romanesque qui couvre à peu près 40 ans de sa vie, on peut la suivre à travers son histoire mais surtout dans la manière intense dont elle a vécu ses sentiments et ses passions. Il en ressort l'image d'une femme à la personnalité fascinante, qui répond par l'orgueil aux agressions et aux rejets, et qui se montre intrépide dans les pires douleurs, sans jamais renoncer à sa fierté. «Grandeur de Taos Amrouche» voudrait susciter, de la part des nouvelles générations, un regain d'intérêt pour cette femme magnifique et bouleversante, et des recherches approfondies sur son œuvre qui n'a rien perdu de son actualité». Taos, fille de Fadhma Aït Mansour Amrouche et sœur de Jean Amrouche, est la romancière algérienne moderne. Son premier roman, Jacinthe noire, est publié en 1947. Son œuvre littéraire, au style très vif, est largement inspirée de la culture orale dont elle est imprégnée, et de son expérience de femme. En signe de reconnaissance envers sa mère, qui lui a légué tant de chansons, contes et éléments du patrimoine oral, elle signe Marguerite-Taos le recueil Le Grain magique, en joignant à son prénom sous lequel sa mère avait reçu le baptême catholique. Parallèlement à sa carrière littéraire, elle interprète de très nombreux chants amazigh, qu'elle tient de sa mère. Ces textes sont par ailleurs traduits par son frère Jean. Douée d'une voix exceptionnelle, elle se produit sur de nombreuses scènes, comme au Festival des Arts Nègres de Dakar en 1966. Seule l'Algérie lui refuse les honneurs : elle n'est pas invitée au Festival culturel panafricain d'Alger en 1969. Elle s'y rend tout de même pour chanter devant les étudiants d'Alger. Taos Amrouche a participé à la fondation de l'Académie berbère de Paris en 1966. Elle fut l'épouse du peintre français André Bourdil, Prix Abd-el-Tif 1942.