Après les hôtels, les salles de spectacles et les chaînes de télévision, les salafistes s'attaquent aux mausolées dans plusieurs régions. Après les mausolées de Sidi Mohamed El-Ghouth à Douz, les intégristes islamistes liés aux salafistes ont choisi les festivités du Mawlid pour mettre le feu à deux autres mausolées dans le gouvernorat de Gabès. Selon des médias tunisiens, le mausolée de Sidi Ali Ben Salem, à El-Hamma, a été totalement incendié, alors qu'on a assisté, à Matmata, à une tentative d'incendie du mausolée de Sidi Knaou. Dans la nuit du lundi au mardi 16 octobre 2012, vers 3h du matin, le mausolée (la zaouia) de Saïda Manoubia, qui se trouve à la Manouba, a été totalement ravagé par le feu. Une patrouille a été immédiatement dépêchée sur les lieux où l'enquête préliminaire a permis d'établir, selon le témoignage de 4 femmes âgées résidant dans le sanctuaire, que cinq individus cagoulés l‘ont attaqué et incendié, précise un communiqué du ministère de l'Intérieur. Ils sont entrés directement dans la chambre où se trouve le tombeau et ils ont versé dessus un liquide hautement inflammable avant d'y mettre le feu, ajoute la même source. Ces personnes ont aussi subtilisé, avant de s'enfuir, quelques biens : deux bagues et un portable appartenant aux femmes présentes, en plus d'un mouton et 2 chèvres appartenant à leur voisin, toujours selon le même document. L'Union soufie de Tunisie avait annoncé avoir recensé 35 saccages de sanctuaires en huit mois, dont l'un le jour même à Akouda, à environ 140 km au sud de Tunis. Si pour l'instant les auteurs des cas actes restent inconnus, les doigts sont pointés sur les intégristes islamistes liés au salafisme. Depuis la chute du pouvoir de Ben Ali, les intégristes islamistes sèment la terreur dans le pays. Ce n'est pas uniquement les mausolées qui sont attaqués, des hôtels, des cinémas, des salles de théâtre, des chaînes de télévision et même des universités ont été la cible de ces intégristes islamistes. Même les victimes n'osent pas porter plainte craignant d'être lynchés par les «Barbus». Les mêmes témoins indiquent qu'un groupe de salafistes a coupé 4 doigts à un vendeur d'alcool dans la région de la Manouba. Le vendeur a été transporté à l'hôpital Charles Nicole, mais il a refusé de porter plainte.